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Visages déformés, silhouettes sibyllines, scènes irréelles… Les tableaux au flou perpétuel de Nicolas Fontas donnent vie et forme à des réminiscences lointaines, ou des visions d’un monde parallèle. Photographe autodidacte installé à Bordeaux, ce quarantenaire cultive un goût pour les fragments visuels composé de fantômes et d’espaces qu’il sublime d’un grain particulièrement doux. « Je n’ai pas le souvenir depuis l’acquisition de mon premier boîtier d’être parti un seul jour de chez moi sans l’avoir glissé dans ma poche. Même quand je n’ai pas prévu de photographier, car c’est justement l’occasion qui fait la photo » , confie l’artiste. Dans cette œuvre, guidée par une croyance innée en l’invisible, on lit un désir d’« enregistrer le mouvement » ; et peut-être même, une tentative d’échapper au règne d’une netteté de l’image toujours plus poussée, pour déployer d’autres possibles. « Hormis le côté esthétique, ce qui me plaît, c’est aussi la surprise du rendu final, le fait d’immortaliser des moments fugaces, une silhouette, un paysage ou une forme architecturale », déclare l’auteur. Ce flou artistique qui nimbe les êtres, qui ondule et qui déforme, qui forme et qui fragmente, se contemple dans toute sa familiarité et son étrangeté – comme ce visage devenu squelettique par la force du mouvement, ou cette armure qui vient se dessiner et épouse le corps d’une personne photographiée à la volée. Nicolas Fontas est de ces artistes qui créent par leurs œuvres des lieux où le réel perd ses contours, échappe aux limites qu’on lui impose et rejoint l’onirique.
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