

« J’ai grandi dans les années 1980, au sein d’une famille très aimante, habitant dans un petit village. J’ai toujours su que j’étais différent, j’avais l’impression de ne pas appartenir à cet endroit. J’avais du mal à accepter ma sexualité, et pour m’y aider, je m’immergeais dans la nature, en rêvant. C’est là que je me sentais le plus en sécurité, le plus protégé », confie Gert Motmans. D’origine belge, l’artiste s’est d’abord essayé au numérique avant de se tourner vers le collage, il y a de cela cinq ans. Un nouveau médium qu’il découvre au Portugal et dont il apprécie le processus lent et méthodique, comme une plongée dans un univers abstrait, poétique, où le temps cesse d’exister. Entre monochromes et tons pastel, ses œuvres transpercent l’enveloppe du rêve et croisent les silhouettes d’hommes aux éléments naturels. Ancrées dans un monde où les époques se confondent – tout comme les possibles – elles convoquent de tendres visions où l’irrationnel croise le fantasme. Une manière pour l’auteur d’apaiser les tourments de sa jeunesse tout en rendant hommage à une émotion qu’il affectionne particulièrement : la mélancolie. « Je suis profondément attaché à mon passé. Je veux chérir mes souvenirs, leur donner un nouveau souffle et les emporter avec moi dans le futur », ajoute-t-il. Des neiges éternelles au sommet des montagnes aux remous causés par un torrent, des courbes d’un visage au contour des muscules d’un dos, Gert Motmans personnifie la nature et donne corps à ses errances comme à ses émotions avec une grâce infinie.















