Ode au territoire

06 novembre 2019   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Ode au territoire

Portraitiste, Stéphane Lavoué crée, loin des commandes, un récit photographique nourri par la fiction. Des œuvres picturales et grand format, attachées aux territoires qu’il arpente.

C’est grâce à ses parents, qui le « traînaient dans les musées » lorsqu’il était enfant, que Stéphane Lavoué a cultivé un goût pour les clairs-obscurs picturaux. Ce portraitiste présente au cœur du secteur Prismes de Paris Photo trois séries marquant son évolution artistique. Des travaux mêlant son goût pour la narration, les paysages sauvages et une luminosité mélancolique. « Je suis fasciné par la lumière du Nord, qui éclaire indirectement, celle qui produit un halo diffus et vient s’étaler tout doucement sur les visages, sans marquer d’ombre », confie le photographe. Une clarté poétique qui sublime les images composant ses séries exposées à la foire : The Kingdom, À terre et Pampa.

L’émergence d’un monde fictionnel

« Ces trois séries sont rattachées à un territoire: le Vermont du Nord-Est (États-Unis, ndlr), le Pays bigouden et la montagne Noire dans le Languedoc. Elles témoignent toutes de mes installations dans ces environnements, desquels j’essaie de faire émerger un monde fictionnel », précise Stéphane Lavoué. Sa série au cœur de l’État du Vermont, intitulée Le Royaume, constitue son premier travail réalisé sans la contrainte de la commande. Perdu dans cet espace immense et dépaysant, il découvre la narration photographique. Une histoire fantastique empruntant au mythe et à la peinture pour tisser un récit aux confins du réel. « J’ai tâtonné un moment avant de trouver le moyen d’exprimer clairement ces émotions vécues sur place », se souvient l’artiste.

Un processus de création qu’il développe plus tard dans À terre, projet dédié aux marins qui n’embarquent pas, et Pampa, une immersion dans le quotidien d’un village au pied des montagnes. Deux travaux dévoilant à leur tour la profonde affection qu’éprouve le photographe pour son environnement : des terres d’attache, qu’il apprend à connaître, à apprivoiser, afin de les capturer. Car telle est la volonté de Stéphane Lavoué : s’imprégner de son environnement pour le transformer en un conte fascinant.

Paris Photo – nef du Grand Palais

Secteur Prisme

Du 7 au 10 novembre 2019

© Stéphane Lavoué

© Stéphane Lavoué

© Stéphane Lavoué

Explorez
La sélection Instagram #514 : images indociles
© séquoia photos / Instagram
La sélection Instagram #514 : images indociles
Les artistes de notre sélection Instagram de la semaine incarnent, chacun·e à leur manière, le thème de la 56e édition des célèbres...
08 juillet 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Yves Saint Laurent : une histoire en miroir de la photographie et la mode
Polaroïd pris par le personnel de la maison de couture, cabines du 5, avenue Marceau, Paris. Robe de mariée portée par Laetitia Casta, collection haute couture printemps-été 2000, janvier 2000. © Yves Saint Laurent © Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent
Yves Saint Laurent : une histoire en miroir de la photographie et la mode
Cet été, parmi les accrochages à retrouver aux Rencontres d’Arles se compte Yves Saint Laurent et la photographie, visible à la Mécanique...
07 juillet 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Wolfgang Tillmans revient sur sa carte blanche au Centre Pompidou
Wolfgang Tillmans à la Bpi, janvier 2025 © Centre Pompidou
Wolfgang Tillmans revient sur sa carte blanche au Centre Pompidou
Le Centre Pompidou lui donne carte blanche jusqu’au 22 septembre 2025, dernier accrochage avant la fermeture du bâtiment pour cinq ans de...
03 juillet 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Marco Dos Santos fait feu de tout bois
© Marco Dos Santos
Marco Dos Santos fait feu de tout bois
Mais peut-il seulement tenir en place ? Depuis plus de vingt ans, Marco Dos Santos trace une trajectoire indocile à travers les scènes...
02 juillet 2025   •  
Écrit par Milena III
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Octavio Aguilar remporte le prix Découverte Roederer
Ma yëë tunjoty, ma yëë kopkjoty, 2020. © Octavio Aguilar. Avec l’aimable autorisation de l’artiste / Parallel Oaxaca.
Octavio Aguilar remporte le prix Découverte Roederer
Pour la deuxième année consécutive, les Rencontres d'Arles mettent en lumière les sept finalistes du prix Découverte Fondation Roederer à...
12 juillet 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Rencontres d'Arles 2025 : les coups de cœur de la rédaction
Montagne de Corte, Corse, 2022. © Jean-Michel André. Avec l’aimable autorisation de l’Institut pour la photographie / Galerie Sit Down.
Rencontres d’Arles 2025 : les coups de cœur de la rédaction
En parallèle de ses articles sur la 56e édition des Rencontres d’Arles, qui se tient jusqu’au 5 octobre 2025, la rédaction...
12 juillet 2025   •  
Nan Goldin, lauréate du prix Women in Motion 2025, présente Syndrome de Stendhal
Jeune amour, 2024 © Nan Goldin. Avec l’aimable autorisation de l’artiste / Gagosian.
Nan Goldin, lauréate du prix Women in Motion 2025, présente Syndrome de Stendhal
Ce mardi 8 juillet, Nan Goldin a reçu le prix Women in Motion au Théâtre Antique d’Arles, qui affichait complet. À cette occasion...
11 juillet 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Erica Lennard : « L'amitié féminine était une réalité que nous vivions pleinement »
Elizabeth, Californie, printemps 1970. © Erica Lennard. Avec l’aimable autorisation de l’artiste / La Galerie Rouge.
Erica Lennard : « L’amitié féminine était une réalité que nous vivions pleinement »
Erica Lennard présente Les Femmes, les Sœurs à l’espace Van Gogh dans le cadre de la 56e édition des Rencontres d’Arles. L’exposition est...
11 juillet 2025   •  
Écrit par Marie Baranger