Le prix Marc Ladreit de Lacharrière organisé par l’Académie des beaux-arts a remis son prix de photographie 2022 à Olivier Jobard, dont le projet sur l’intégration d’une famille afghane exilée à la suite du retour du régime Taliban a su convaincre le jury.
Le prix Marc Ladreit de Lacharrière de l’Académie des beaux-arts, doté d’une récompense de 30 000 euros, organisait cette année sa 14e édition. Récompensant un·e photographe confirmé·e auteur·e d’un projet photographique original, le concours entend lui permettre la poursuite du projet dans un esprit d’entière liberté. Le 21 septembre, le jury s’est réuni au Palais de l’Institut de France, et c’est le projet du photoreporter Olivier Jobard, intitulé Souvenirs d’une vie envolée, ma famille afghane qui s’est distingué parmi 24 autres candidatures. À ses côtés, les photographes William Daniels, Claude Iverné et Pierre de Vallombreuse ont été déclarés finalistes.
Membre de l’agence MYOP, le photographe français avait déjà suivi des exilés afghans, tchétchènes, irakiens ou de la région du Tigré par le passé. En 1999, il partait à la rencontre du Commandant Massoud, puis dans l’Ouest afghan sous le premier régime des Talibans. Il y a 12 ans, Olivier Jobard avait rencontré Ghorban, un clandestin afghan âgé de 13 ans, dans une rue de Paris. Il avait alors entrepris de documenter son intégration française, des années durant. Pour composer cette série couronnée, Olivier Jobard a suivi la famille de Ghorban, débarquée en France en 2021 après le retour des Talibans, dans le but de rejoindre leur fils aîné. Grâce à la dotation, il entend désormais « retrouver les traces du passé [de cette famille] dans ce nouvel Afghanistan des Talibans. Cet album de souvenirs altérés sera confronté à ce qui peuple leur nouveau quotidien français ». Son projet devrait être exposé, à l’issue de deux années de travail, sous la forme d’une exposition au Pavillon Comtesse de Caen de l’Académie des beaux-arts – un travail au long cours soulignant les difficultés d’intégration et le déracinement.
Aziza (21 ans), Mehrab (19 ans), Sorhab (18 ans) et Sima (17 ans) sont accueillis dans un centre de vacances. Ils appellent quotidiennement leur mère Massouma restée seule en Afghanistan. Piriac-sur-Mer, septembre 2021. © Olivier Jobard / MYOP
Après 10 jours de quarantaine, ils sortent voir la mer pour la première fois de leur vie avec mes enfants. Piriac-sur-Mer, septembre 2021.
© Olivier Jobard / MYOP
Sima, la cadette a fait son entrée en classe FLE (Français Langue Etrangère). Lycée Les Etablières, La Roche-sur-Yon, mars 2022.
© Olivier Jobard / MYOP