Le 22 octobre, le jury du Prix de Photographie Marc Ladreit de Lacharrière – Académie des beaux-arts a dévoilé le nom de son lauréat 2020 : Pascal Maitre. Un photographe de renom, qui prévoit de se rendre en Afrique pour raconter l’histoire complexe d’un peuple : les Peuls
Initié en 2007, le Prix de Photographie Marc Ladreit de Lacharrière, en partenariat avec l’Académie des beaux-arts, a pour vocation d’aider les photographes confirmés, français ou étrangers travaillant en France, à mener à bien un projet original. Conçu sous la forme d’une bourse, il permet au lauréat de développer une série avec une liberté totale – sans restriction esthétique ni thématique. Depuis 2018, l’événement est devenu biennal, doté de 30 000 euros, et s’accompagne de la production d’une exposition. Le 30 septembre, le jury du Prix s’est réuni et a choisi, parmi les 26 candidatures présélectionnées, trois finalistes (Raed Bawayah, Olivier Jobard et Sophie Zénon), et un lauréat : Pascal Maitre.
Un tournant de son histoire
Après des études de psychologie, Pascal Maitre a débuté sa carrière de photojournaliste en 1979. Son terrain de prédilection ? Le continent africain. Un territoire dont il aborde les multiples facettes à travers différentes séries : les hommes et leur mode de vie, la politique, les conflits, les traditions… Grâce à l’aide apportée par le Prix de Photographie Marc Ladreit de Lacharrière – Académie des beaux-arts, l’auteur souhaite aujourd’hui s’intéresser aux Peuls, une communauté de 35 millions d’individus, habitant le Sénégal, le Niger, le Tchad et le Soudan. « La croissance démographique et le réchauffement climatique fragilisent la situation de ce peuple millénaire, traditionnellement pasteur. Les pâturages se réduisent, leur mode de vie est bouleversé, et la pression économique se fait de plus en plus forte », résume-t-il.
Son projet, pensé en plusieurs strates, étudiera le mode de vie des Peuls, et leurs coutumes, vouées à disparaître, ainsi que la présence menaçante du djihadisme, qui attire une partie de ces populations. « Plus que jamais, le peuple peul est aujourd’hui à un tournant de son histoire, et c’est ce tournant que je souhaite photographier », conclut Pascal Maitre. Un travail sensible, ancré dans l’actualité.
© Pascal Maitre / MYOP