L’année 2023 s’annonce culturellement prometteuse ! Du 14 février au 23 avril 2023, la Fondation Henri Cartier-Bresson célèbrera les travaux de l’artiste américain Paul Strand. Une exposition présentant près de 120 tirages et une projection de film, qui apporte un point de vue nouveau sur une œuvre phare du 20e siècle.
Il y a quelques mois, la Fondation Henri Cartier-Bresson inaugurait son nouvel espace, le Tube, aux couleurs des œuvres de Martin Parr et d’Henri Cartier Bresson, en parallèle d’une rétrospective inédite sur Jan Groover. Dès le 14 février prochain, place à l’œuvre prolifique du photographe américain Paul Strand dans l’espace principal du Cube. Au sous-sol, c’est le Mexique des années 1930 et 1940, vu par Helen Levitt et Henri Cartier-Bresson qui s’offrira à nous. « Ce n’est pas une curiosité à visiter, mais une vie à vivre », écrivait le photographe dans une lettre envoyée à ses parents à propos du pays. Un exercice de style que la fondation réitère pour proposer deux regards subjectifs sur un même sujet.
Paul Strand ou l’équilibre des forces, quant à elle – développée sous le commissariat du nouveau directeur Clément Chéroux – tente d’apporter un nouveau regard sur le travail de l’artiste américain. Considéré comme pionnier de la straight photography (photographie directe, NDLR), Paul Strand n’a eu de cesse de capturer l’âme d’une époque aux contrastes humains saisissants.
Harmonie de la lutte
Présentant près de 120 tirages issus des collections de la Fundación MAPFRE de Madrid, le film Manhatta réalisé par Paul Strand et l’artiste Charles Sheeler en 1921, ainsi que quelques tirages empruntés au Centre Pompidou, la rétrospective nous tire le portrait d’un photographe à l’épreuve de son temps. De son apprentissage aux côtés d’Alfred Stieglitz et de Lewis Hine, à ses premiers pas dans le monde du cinéma, en passant par les foules humaines de New York dans les années 1910… L’exposition entend avant tout mettre en lumière une dimension sous-jacente du photographe américain : celle de son engagement politique, à la fois présent dans sa pratique professionnelle et incarné sur le plan personnel. Subtilement arrangées, ou suggérant une bataille symbolique des classes, les clichés du photographe américain possèdent en toile de fond un parti prix politique assumé. De façon harmonieuse et sans aspect misérabiliste, l’artiste nous parle des petites gens, de ces personnes marginalisées, sans abris, aveugles ou classes défavorisées. Un évènement qui nous promet une immersion conscientisée dans un univers chargé de préoccupations universelles.
À g. © Paul Strand, Anna Attinga Frafra, Accra, Ghana, 1951 / Aperture Foundation Inc., Paul Strand Archive. Fundación MAPFRE Collections, à d. © Paul Strand, The Lusetti Family, Luzzara, Italy, 1953 / Aperture Foundation Inc., Paul Strand Archive. Fundación MAPFRE Collections
© Paul Strand, Blind Woman, New York, 1916 / Aperture Foundation Inc., Paul Strand Archive. Fundación MAPFRE Collections
À g. © Helen Levitt, Mexico City, 1941 / Film Documents LLC, courtesy Galerie Thomas Zander, Cologne, à d. © Henri Cartier-Bresson, Juchitán, Mexique, 1934-1935 / Fondation Henri Cartier-Bresson / Magnum Photos
Image d’ouverture © Paul Strand, The Lusetti Family, Luzzara, Italy, 1953 / Aperture Foundation Inc., Paul Strand Archive. Fundación MAPFRE Collections