Du 7 février au 23 mars 2025, le Jeu de Paume accueille le festival Paysages mouvants, un temps de réflexion et de découverte dédié à la jeune création.
Après Fata Morgana en 2022, le Jeu de Paume présente la deuxième édition de son festival dédié aux transformations contemporaines de l’image. Une exposition, des performances, des projections, des soirées rythmeront Paysages mouvants, du 7 février au 23 mars 2025. Au cœur de cette programmation ? Le rapport des artistes au vivant et aux imaginaires collectifs que les environnements naturels convoquent. La commissaire Jeanne Mercier a invité la scénariste Loo Hui Phang à collaborer sous la forme d’une voix qui, à travers une narration, parcourt les œuvres de quinze artistes de la scène artistique actuelle. Celles-ci sont pour la plupart inédites, car spécialement produites pour cet événement. Paysages mouvants aborde certaines des thématiques qui animent la jeune création, parmi lesquelles les changements climatiques, la mémoire diasporique, la naissance d’utopies nouvelles et de mythologies modernes. Le festival invite à repenser la responsabilité de l’être humain envers son environnement, mais aussi à élargir les discours, en donnant une voix aux mémoires migratoires et culturelles. La visite se veut immersive et englobante : le paysage devient alors un territoire vivant et en perpétuel mouvement.
Des récits de territoires et de diasporas
Paysages mouvants retrace les mémoires migratoires et la conséquence de la colonisation sur les environnements. L’artiste Prune Phi continue un travail mémoriel dans son installation .cóm (2025, œuvre spécialement produite pour le festival), qui explore l’histoire de sa famille vietnamienne et la politique migratoire coloniale qui a soutenu le développement de la culture intensive du riz en Camargue. Mónica de Miranda met en dialogue des biographies complexes, retraçant l’histoire des combattants de la liberté anticoloniaux en Afrique centrale. Dans sa vidéo émerge le désir d’appartenance, la projection vers l’avenir, la volonté de symbiose avec l’environnement. Elle donne vie à un espace féminin qui traverse plusieurs temporalités. Mathieu Pernot s’intéresse, dans son Atlas en mouvement (2022), à la circulation des savoirs véhiculés par des personnes migrantes. Entre astronomie, botanique et cartographie, ce recueil est un témoignage du chemin de l’exil. Au travers de ces œuvres, ce sont les récits de territoires et de diasporas qui font surface.