Pentti Sammallahti, un travail d’orfèvre

26 novembre 2018   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Pentti Sammallahti, un travail d'orfèvre

Les photographies du finlandais Pentti Sammallahti sont exposées à la galerie Camera Obscura et à la Maison de la photographie Robert Doisneau. L’occasion de découvrir ses sublimes paysages, poétiques et silencieux.

Les photographies monochromes de Pentti Sammallahti sont au cœur de l’actualité. Deux expositions – l’une à la galerie Camera Obscura, à Paris 14e, et l’autre à la Maison de la Photographie Robert Doisneau, à Gentilly – et un livre leur sont consacrés. « Cela a commencé par une demande de Michaël Houlette, directeur de la Maison Doisneau, qui souhaitait exposer Sammallahti », se souvient Didier Brousse, à la tête de la galerie Camera Obscura. « Au même moment, j’ai rencontré Xavier Barral, qui commençait une collection de livres sur les oiseaux. Il a découvert les images de Pentti et a tout de suite été charmé. »

Les clichés exposés dans les deux lieux culturels proviennent de la collection de Didier Brousse. Si la Maison Doisneau présente un panorama de la carrière de l’artiste, les œuvres exposées à la galerie Camera Obscura sont plus récentes, et se concentrent sur un des sujets favoris de l’artiste : les oiseaux. Tirés par le photographe lui-même, les petits formats regorgent de trésors esthétiques. Paysages enneigés, mers texturées, animaux curieux… Les clichés de Pentti Sammallahti nous emportent dans un univers sublime et silencieux. Un monde onirique qui évoque la pureté et la précision des estampes japonaises.

© Pentti Sammallahti, courtesy Galerie Camera Obscura© Pentti Sammallahti, courtesy Galerie Camera Obscura

De petits bijoux

Si le photographe vient d’Helsinki, il voyage du nord au sud pour capturer des paysages étrangers. « Ces photos sont souvent la conjonction d’un paysage et d’un petit événement qui se passe au cœur de celui-ci, précise Didier Brousse. Mais il réalise également de très belles images contemplatives ». Pentti Sammallahti ne travaille pas en thème et ne conçoit pas de séries. Pour lui, le concept est moins important que la beauté, la perfection d’un instant. « Son père était orfèvre », explique le galeriste. « Je pense qu’il veut simplement faire de belles choses. Il célèbre la beauté de ce qui l’entoure en produisant de petits bijoux de photographie. »

En Finlande, Russie, Afrique du Sud, Japon, Corée, Grèce ou encore en Inde… l’artiste capture avec virtuosité une beauté presque surnaturelle. Tirés sur des papiers mats aux légers virages or ou sépia, ses clichés sont baignés d’une lumière particulière. Un blanc travaillé, coloré qui apporte aux images une qualité picturale. Parmi ses chefs d’œuvre, une image prise en Inde en 1999 se démarque : les silhouettes d’un arbre nu et d’un vol d’oiseau aux airs d’ombre chinoise. Une création d’une troublante poésie.

© Pentti Sammallahti, courtesy Galerie Camera Obscura

© Pentti Sammallahti, courtesy Galerie Camera Obscura© Pentti Sammallahti, courtesy Galerie Camera Obscura

© Pentti Sammallahti, courtesy Galerie Camera Obscura© Pentti Sammallahti, courtesy Galerie Camera Obscura© Pentti Sammallahti, courtesy Galerie Camera Obscura

© Pentti Sammallahti, courtesy Galerie Camera Obscura

Explorez
Dans l'œil de Gareth Phillips : le pin qui pleurait la Terre
© Gareth Phillips, Pinus Patula, The Mexican Weeping Pine, 2017
Dans l’œil de Gareth Phillips : le pin qui pleurait la Terre
Cette semaine, plongée dans l’œil de Gareth Phillips. L'œuvre du photographe tente notamment de répondre à l’urgence climatique qui hante...
29 avril 2024   •  
Écrit par Milena Ill
Les images de la semaine du 22.04.24 au 28.04.24 : vertiges paysagers
© Elie Monferier
Les images de la semaine du 22.04.24 au 28.04.24 : vertiges paysagers
C’est l’heure du récap‘ ! Cette semaine, les photographes mis·es en avant par Fisheye réinventent la photographie de paysage.
28 avril 2024   •  
Écrit par Milena Ill
Le passé artificiel de Stefanie Moshammer
© Stefanie Moshammer
Le passé artificiel de Stefanie Moshammer
Les images de Stefanie Moshammer s’inspirent d’expériences personnelles et de phénomènes sociaux, à la recherche d’un équilibre entre...
27 avril 2024   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Avec Unique, le Hangar joue la carte du singulier pluriel
© Douglas Mandry, Retardant Panels (2023)
Avec Unique, le Hangar joue la carte du singulier pluriel
La nouvelle exposition du Hangar, à Bruxelles, met en lumière une vingtaine d’artistes qui ont choisi de transformer leurs photographies...
24 avril 2024   •  
Écrit par Eric Karsenty
Nos derniers articles
Voir tous les articles
La sélection Instagram #452 : la danse sous toutes ses formes
© Aleksander Varadian Johnsen / Instagram
La sélection Instagram #452 : la danse sous toutes ses formes
Cette semaine, les photographes de notre sélection Instagram capturent les corps – et même les éléments – qui dansent à en perdre...
Il y a 3 heures   •  
Écrit par Marie Baranger
3 questions à Juliette Pavy, photographe de l’année SWPA 2024
En plus de la douleur et des saignements, ces “spirales“ sont également à l’origine de graves infections qui ont rendu leurs victimes définitivement stériles. © Juliette Pavy
3 questions à Juliette Pavy, photographe de l’année SWPA 2024
À travers son projet sur la campagne de stérilisation forcée au Groenland entre 1966 et 1975, la photographe française Juliette...
29 avril 2024   •  
Écrit par Cassandre Thomas
Les coups de cœur #490 : Guillaume Nedellec et Simona Pampallona
© Guillaume Nedellec
Les coups de cœur #490 : Guillaume Nedellec et Simona Pampallona
Nos coups de cœur de la semaine, Guillaume Nedellec et Simona Pampallona, nous plongent tous·tes deux dans une esthétique en...
29 avril 2024   •  
Dans l'œil de Gareth Phillips : le pin qui pleurait la Terre
© Gareth Phillips, Pinus Patula, The Mexican Weeping Pine, 2017
Dans l’œil de Gareth Phillips : le pin qui pleurait la Terre
Cette semaine, plongée dans l’œil de Gareth Phillips. L'œuvre du photographe tente notamment de répondre à l’urgence climatique qui hante...
29 avril 2024   •  
Écrit par Milena Ill