Photo Days habille, jusqu’au 3 décembre, plus de 130 lieux à Paris et dans la région parisienne, à la découverte de la nouvelle scène photographique contemporaine mais aussi du 8e art des origines. L’occasion de découvrir des talents incontournables et des lieux méconnus !
Depuis trois éditions, le festival Photo Days soutient la création photographique contemporaine et se propose de valoriser le patrimoine photographique de ses origines à nos jours. Avec plus de 130 lieux dans Paris et sa région, le festival s’est élargi en 2022 et a passé commande à des artistes pour exposer dans des lieux méconnus : la Rotonde Balzac, dans les jardins de l’hôtel de Rothschild, a été investie par Yann Toma puis Jean-Michel Fauquet; Gregor Hildebrandt a revisité Le Flore, Mohamed Bourouissa s’est installé Place Saint-Germain-des-Prés, Flore a redécoré le café Louise, Radenko Milak s’est exposé à La Société, Pieter Hugo a investi la Sorbonne Artgallery, Nancy Wilson-Pajic a été présentée chez we are_…Cette année encore, la programmation est foisonnante grâce aussi à la place accordée à la vidéo par la remise du Prix StudioCollector de Jean-Conrad et Isabelle Lemaître qui sera remis à l’auditorium du Jeu de Paume. Parmi nos coups de cœur, une mention spéciale va à Rinko Kawauchi, qui a été présentée pour la dernière fois en France en 2005 à la Fondation Cartier pour l’art contemporain. Ses paysages doux et séduisants habillent les murs de la Fondazione Sozzani à Marx Dormoy. À ne pas rater, l’exposition de Costanza Gastaldi à l’Atelier PGR, dont Photo Days a recompensé le travail dans le cadre des lectures de portfolios, par une résidence artistique au Brésil, en collaboration avec le collectif
Iandé et le Festival Foto Paranapiacaba.
Rinko Kawauchi à la Fondazione Sozzani : éloge de la douceur
Rinko Kawauchi dévoile, à travers ses photographies en couleur, toute la fragilité et la douceur du monde qui l’entoure. La luminosité est sa marque de fabrique, celle qui lui permet d’explorer le mystère, l’éclat, la vulnérabilité et la force de la vie sous toutes ses formes. Ses étendues de couleurs sont comme un éloge de la douceur, une douceur remplie de tendresse et d’apaisement. Si d’un premier regard, nous pourrions avoir l’impression d’une naïveté déconnectée du réel, le travail de Kawauchi est en réalité un manifeste fort et engagé en faveur de la nature et du respect des paysages ancestraux qu’elle photographie. La géographie du territoire la fascine : il nous parle des grandes forces de la nature, comme les volcans et les glaciers formés au cours de longues périodes temporelles, tout comme de ses êtres chers. Sa sensibilité unique révèle les liens entre ces sujets, qui brillent tous d’un même éclat vital. La série exposée à Photo Days est titrée M/E¸ deux lettres qui combinées, sont à la fois les initiales de « mother Earth » (Terre mère) mais aussi de « Me », c’est-à-dire « moi ». Un travail qui explore autant la nature florissante de l’Islande et de la région d’Hokkaido, autant la période de la pandémie de Covid-19, en illustrant avec délicatesse les liens entre ces deux récits. Un parcours qui nous encourage à reconsidérer toute une série de questions sur le fonctionnement de la vie humaine et notre relation avec la nature.