PHotoESPAÑA 2024 investit plusieurs lieux et villes en Espagne et se penche sur le thème du mouvement permanent. L’exposition collective Perpetuum mobile aborde cette direction artistique à travers les visions de 27 jeunes photographes. À visiter jusqu’au 29 septembre.
Pour son édition 2024, PHotoESPAÑA regroupe, jusqu’au 29 septembre, 84 expositions et 293 artistes visuel·les. Porté par le titre Perpetuum mobile (mouvement permanent, ndlr), le festival sera cette année centré sur le mouvement : qu’il s’agisse du dynamisme du médium photographique ou de celui de ses auteurices. Il sera ainsi question du mouvement des idées, de la créativité, de la fluidité des représentations et des changements sociétaux qui mènent à l’adoption de nouvelles valeurs. Perpetuum mobile est aussi le titre de l’exposition phare du festival qui se tiendra au Cercle de Beaux-Arts de Madrid. Fruit d’une collaboration entre le commissaire Alejandro Castellote, premier directeur artistique de PHotoESPAÑA, et l’actuelle directrice, María Santoyo, elle réunira les travaux de 27 photographes émergeant·es. Ces artistes, ayant connu le changement de paradigme entre l’analogue et le numérique, marquent de leur regard le début du 21e siècle.
Un cabinet des curiosités
« La société est inhérente à l’acte photographique : faire et voir des images répond à une pulsion collective » annonce PHotoESPAÑA. La photographie, selon les commissaires d’exposition, ne se limite plus à représenter l’environnement, elle le construit et le déconstruit, elle est capable de projeter des futurs capables d’advenir. La question qui s’impose aujourd’hui n’est donc pas de savoir ce qu’est le médium, mais plutôt ce qu’il peut devenir. Autrement dit : l’envisager comme un art en perpétuel mouvement. C’est ce dynamisme de la pensée que Perpetuum mobile veut valoriser. Dynamique, fluide, inépuisable, en transformation permanente, l’image évoque les machines utopiques dessinées par les artistes de la Renaissance ou même les laboratoires des alchimistes, toujours en quête de formules chimiques miraculeuses.
Le festival fait, à travers cet événement, la part belle aux figures émergentes de la scène internationale, qui redécouvrent et mettent aujourd’hui en valeur des identités et des communautés considérées comme périphériques au siècle dernier en raison de leur genre, de leur origine ou de leur condition sexuelle. En replongeant dans l’histoire récente de l’Espagne, le festiva propose un bilan de ce qu’a été la fin du franquisme et quelles sont les propositions des artistes né⸱es dans l’Espagne démocratique. Le parcours expositif est pensé comme un « jardin botanique » ou un « cabinet des curiosités », où se succèdent différentes œuvres aux langages détonants. Car la plupart des membres de cette génération ne se préoccupent pas de dire ce qui est réel ou non. Chacun⸱e donne vie à des images qui se déplacent aux frontières du réel et de la fiction. Le point commun entre ces auteurices ? Leur désir de défier « les limites de la photographie et de dépasser la bidimensionnalité de l’image », concluent les commissaires.