Fisheye continue à vous donner la parole après le confinement. Chaque semaine, découvrez des photos et son auteur(e). Alban Gernigon propose avec Insolation un portrait fiévreux de la ville de Lille.
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
J’ai 43 ans et je vis en métropole lilloise. Je pratique le 8e art depuis une quinzaine d’années, j’ai commencé par la photo argentique, que je pratique toujours d’ailleurs. Elle m’a donné un certain nombre de réflexes qui me guident encore aujourd’hui. Quand je propose une photo, j’aime qu’elle provoque une émotion chez celui qui la regarde.
Comment as-tu vécu ton confinement ?
Une fois passée l’instant de stupeur, j’ai trouvé cette période très enrichissante d’un point de vue personnel et artistique. Dans les Hauts-de-France, nous sommes encore en « zone rouge », donc même si nous sommes aujourd’hui déconfinés, il n’en reste pas moins que nous restons très prudents pour la plupart d’entre nous.
Qu’as-tu appris sur ta pratique photo en cette période étrange ?
En tant que photographe, cette période de confinement a d’abord été l’occasion de trier mes clichés. J’en ai également profité pour aborder certains de mes thèmes favoris avec un nouveau regard et à affirmer un certain parti pris artistique dans le développement de mes images.
Un lieu public vide de toute présence humaine est un thème qui revient fréquemment dans mon travail. Alors, quand le confinement est arrivé, je me suis rendu naturellement dans ma ville – Lille – que je connais très bien et qu’on a rarement vu vide de jour. Le dimanche de Pâques, sous un soleil écrasant, dans une ville déserte, je me suis lancé. Tout le monde connaît Lille bondée au moment de la braderie, je voulais la voir et la montrer désertique. Le nom de la série Insolation illustre justement ce sentiment de fièvre vécu dans le pays, comme dans la ville au moment des photos.
Un ou une photographe avec qui tu aurais adoré être confiné ?
Un seul, c’est impossible de choisir ! En tant normal j’aurais probablement dit Ed Templeton, dont j’adore le travail depuis des années et qui a réussi à appliquer une approche « skate & Rock’n Roll » à sa démarche photographique. Mais, en ce moment, je pense à Jason Lee, également issu de cette même culture des années 90. J’aime beaucoup sa manière de nous montrer son pays. Et en plus, il pourrait me donner des conseils en skate !
Quel est ton mantra favori, histoire de rester optimiste ?
« De la contrainte naît la créativité ! »
Un dernier mot ?
J’espère que vous êtes tous déconfinés aujourd’hui ! Mais, si nous devions être reconfinés : restez chez vous.
© Alban Gernigon