Vichy se transforme en une galerie d’art à ciel ouvert pour la 12ᵉ édition du festival Portrait(s), du 7 juin au 29 septembre. Cette manifestation annuelle célèbre le portrait sous toutes ses formes à travers une déambulation photographique captivante dans la ville thermale. Regards et visages deviennent les narrateurs d’histoires captivantes.
Fidèle à sa mission de promotion de la création artistique, Portrait(s) s’articule autour d’un triptyque créatif « Exposition-Résidence-Transmission » qui met en lumière un kaléidoscope d’émotions et de réflexions à travers la photographie de portrait. Le point d’orgue de ce rendez-vous photographique est l’exposition de photographe britannique de renom Nadav Kander qui s’épanouit sur la scène du Grand Établissement thermal, lieu emblématique de Vichy. Ses portraits de personnalités connues dialoguent avec des paysages envoûtants, abordant des questions environnementales. La poésie de ses clichés se mêle à des installations et des films pour une immersion inédite dans l’univers de l’artiste et la narration de l’instant. L’expérience continue dans les rues de la ville avec quatre expositions issues de résidences d’artistes, dont les thématiques explorées s’ancrent dans l’actualité, telles que le sport, l’architecture et la langue française. Trois projets pédagogiques viennent enrichir le programme, renforçant la transmission et l’accessibilité de la photographie. La journaliste Brigitte Patient propose une analyse d’une photographie de Nelli Palomäki dans un montage vidéo et sonore, invitant à explorer la photographie à travers différents médiums artistiques. L’école, quant à elle, devient un terrain de jeu et d’initiation artistique de ce festival à grande envergure.
Des résidences portées par le sport
Alors que les Jeux olympiques de Paris 2024 approchent à grands pas, deux artistes en résidences pour Portrait(s) ont décidé de porter leurs regards sur le sport. Leurs séries photographiques illustrent la diversité des approches artistiques et documentaires possibles dans ce domaine. La photographe américaine Arielle Bobb-Willis s’est plongée dans le quotidien d’athlètes professionnel·les, semi-professionnel·les et handisport à Vichy, les immortalisant dans les infrastructures sportives de la ville. Son regard jeune propose une approche décalée du sport. Les entraînements deviennent un théâtre teinté d’humour où les couleurs vibrent et où les corps se désarticulent. Inspirée par l’école surréaliste, l’artiste joue avec les athlètes et développe un langage personnel plein de vitamines.
Avec une esthétique plus épurée, Christophe Darbelet, photographe basé à Vichy, capture les expressions suspendues des joueur·ses de football de la localité l’instant qui précède le tir d’un penalty. Les noms des clubs se devinent sur les maillots floqués, tandis que les contours des terrains de football se dessinent en arrière-plan dans la brume, laissant place aux visages des protagonistes. Hallucinés, stressés, extatiques, toute sorte d’émotions se dégage de ses visages en haleine. Un pont se crée ainsi entre l’espace délimité du jeu et l’immensité du paysage environnant. Ces deux approches singulières du sport nous invitent à porter un nouveau regard sur ces disciplines et leurs acteur·ices et à apprécier la richesse de ses représentations artistiques.