Du 9 au 26 octobre 2026, le village côtier de Cadaqués, en Catalogne, devient le théâtre du monde de l’image. Quarante photographes, en provenance des quatre coins de la planète, présenteront leurs œuvres dans des lieux emblématiques de cet écrin méditerranéen pour la 9e édition du festival InCadaqués.
Niché sur la côte méditerranéenne, le village catalan de Cadaqués accueille pour la 9e fois le festival photo InCadaqués pendant dix-huit jours. Fréquentée dans le temps par Salvador Dalí, la localité se distingue par une ambiance portée vers l’expérimentation et la création artistique. Cette année, quarante photographes venu·es du monde entier investissent 25 lieux d’exposition. Dans les galeries du centre-ville ou dans des espaces à ciel ouvert, les images aux multiples messages se déploient. Dans les jardins de la Casa Dalí, à Port Lligat, une exposition, en soutient avec la Man Ray Association et de la Fundació Gala Salvador Dalí, rend hommage aux liens de créativité établis entre le photographe américain Man Ray et le peintre Salvador Dalí. La Fisheye Gallery s’installe dans la Taller Galería Fort et présente la série surréaliste et envoutante de Nyo Jinyong Lian. Dans des « fables autonomes », l’artiste chinoise interroge avec humour et étrangeté les normes sociales et les dynamiques de pouvoir. Un échantillon de quinze années du travail de l’auteur catalan Txema Yeste est à découvrir. Valentina Sinis, lauréate de l’Open Call, dresse le portrait des Afghanes sous le régime taliban. De son côté, la photographe et cinéaste américaine Maya Mercer présente des récits visuels inspirés par les réalités sociales de l’ouest rural américain. Sidony Cloud nous emporte dans un univers de collage à la croisée de l’anatomie et de la gastronomie. Ou encore une exposition retrace l’œuvre d’Isabel Steva Hernández, plus connue sous le nom de Colita. Décédée en 2023, elle a capturé tout au long de sa vie des sujets variés comme le flamenco, le théâtre, les mouvements féministes, posant ainsi un regard engagé sur les transformations socioculturelles de l’Espagne.
Une résidence sur le rivage
En parallèle des expositions, trois artistes en résidence, Antoine De Winter, Julien Mignot et Cloé Harent restituent leurs travaux. Mêlant, entre autres, installation immersive, méthode traditionnelle, intelligence artificielle, exploration de la biodiversité locale, ils et elle signent une ode à la nature. Antoine De Winter prend comme terrain d’expérimentation le paysage minéral et organique de la méditerranée pour réaliser une œuvre à la croisée du 8e art et de la sculpture où se déploie, avec beauté, la roche et des reflets sur l’eau. Julien Mignot, à l’aide d’un dispositif de photographie ancienne, inspecte l’horizon où la mer et le ciel ne deviennent qu’un. Ses images aux couleurs magnétiques invitent à l’observation et au calme. Enfin, Cloé Harent pose son regard sur les détails du parc naturel du cap de Creus, un lieu sculpté par le vent et la mer. Dans In Memoriam Terrae, elle révèle « la mémoire gravée dans la roche », extrayant toutes traces humaines. Elle capte les veines de la pierre, les écailles de la faune et le passage des vagues. Lors de cette résidence, les artistes peignent le portrait de la nature qui entoure Cadaqués avec justesse et poésie.