S’emparer de ce qui les entoure, garder une trace de ce que sera 2015: c’est le projet de Guillaume Blot et Vassili Feodoroff qui, le 1er janvier dernier, ont lancé un Tumblr intitulé Projet 20h15. Le principe ? Publier chaque jour une photo prise à la même heure, 20h15. Ils se relaient l’objectif une semaine sur deux. Mais 20h15 c’est aussi un projet collectif ouvert à tous. Quelques collaborations ont déjà été publiées sur leur Tumblr. Et pour faire la promotion du projet et attirer les participants, les deux garçons ont créé une page Facebook dédiée.
Guillaume et Vassili se sont rencontrés pour la première fois en 2013, sur les bancs du Celsa. Tous les deux ont la même affinité pour la photographie. Ce qui a motivé leur initiative, c’est l’idée d’explorer, d’observer l’évolution des gens et des lieux qu’ils habitent ou qu’ils découvrent, sur une longue durée. Et ce à travers des images instantanées, prises sur le vif, de scènes ou de détails qui accrochent leur regard. Vassili explique:
“Nous voulons voir l’évolution des gens dans leur environnement. Aussi j’ai hâte que l’été arrive pour voir comment ils changent et s’adaptent à ce changement.”
Observer
Si le choix de l’horaire est facilité par le cadre temporel (52 semaines) qu’ils se sont imposés, Guillaume et Vassili estiment aussi que 20h15 est un instant charnière de la journée:
“20h15, c’est un moment qui marque une rupture, une transition entre le boulot et la vie personnelle.”
À 20h15, certains sont encore dans les transports, d’autres entament un verre de vin… La routine prend un autre rythme. C’est ce train-train quotidien qu’ont voulu saisir Guillaume et Vassili, sans hésiter à exposer le leur. Une sorte de voyeurisme pudique, comme le souligne Guillaume:
“On est, en quelque sorte, des voyeurs. On regarde beaucoup les gens, en même temps que nous sommes très attachés aux détails. Grâce à la photo, on devient des observateurs.”
Et après le 31 décembre 2015 ?
Leur ambition c’est de dépasser le cadre digital. À l’issue de ce projet, Guillaume et Vassili espèrent publier un livre qui rassemble chacune des 365 images collectées sur l’année. Les deux comparses projettent aussi de monter une exposition. D’ici là, il y a encore beaucoup de choses à vivre, de gens à rencontrer et de photos à prendre.