« Il n’y pas d’amour censure, il n’y a que d’l’amour sincère », chante Hoshi. Peut-être ces paroles rythmeront-elles la marche des fiertés LGBTQIA+ qui approche à grands pas. Les photographes de notre sélection Instagram de la semaine s’engagent à visibiliser la communauté queer, à célébrer sa culture et nourrir ses imaginaires.
@aniela.kurkiewicz
Aniela Kurkiewicz s’emploie à créer de nouveaux imaginaires queers face à une culture façonnée par le regard masculin. Dans sa série Take Eyes Firts, elle invente un monde où, libérées du danger de s’exposer, les lesbiennes investiraient le parc Oosterpark, à Amsterdam, pour se séduire et partager un moment intime. Dans d’autres travaux, elle propose de performer le genre et de jouer avec ses codes. Mêlant des images plus personnelles à un travail de documentation de la communauté LGBTQIA+, l’artiste installée à Rotterdam révèle des photographies où la tendresse se joint à l’engagement.
@juliebertat
Capturant les coulisses et les devants de la scène drag, Julie Bertat célèbre le talent de ses acteur·ices. Alternant entre douceur granuleuse du noir et blanc argentique et couleurs vives accentuées par l’utilisation du flash et d’effets spéciaux, la photographe dévoile les différentes facettes des queens et kings. Les représentant en train de se préparer avant la performance ou en plein show, l’esthétique variée de la jeune artiste accompagne le caractère à la fois sensible et spectaculaire de cet art.
@sol_veig_
Berlin, été 2024. La pride défile fièrement dans les rues de la capitale allemande. Les images de Solveig placent le ou la spectateur·ice au milieu de cette foule où l’engagement se mêle à la fête. Le noir et blanc des photographies donne un aspect intemporel au défilé et, à travers lui, à ses revendications. Avec l’aide du cadrage, il permet également de mettre en valeur les ornements et attributs extravagants revêtus par les manifestant·es, alors transformé·es en des êtres féériques.
@tagadathe
À travers ses photographies aux couleurs éclatantes, Agathe Baur aborde avec légèreté d’importants sujets. Créant de toutes pièces des mises en scène millimétrées, une forte dimension théâtrale se dégage de son travail. En attestent les rideaux qu’on aperçoit sur l’une de ses photographies, d’où émerge une personne dévoilant, torse nu, ses cicatrices, une couronne sur la tête. Intitulée « King », cette image issue de sa série documentaire Autre, comme tout le monde s’inscrit dans la volonté de l’artiste de mettre à l’honneur la communauté queer. Plus spontanés, ses clichés documentant la dernière marche des fiertés toulousaine prolongent cette démarche plus que nécessaire.
@marina_viguier
Les portraits de Marina Viguier, mêlant tradition et modernité, dégagent une atmosphère envoûtante. Sa série sur toile de Jouy naît en réaction à la décision de la Cour suprême britannique de ne pas inclure les femmes trans dans la définition de « femme ». Elle cherche ainsi à visibiliser cette communauté et à la dépeindre avec dignité. Prenant également activement part à la lutte contre la sérophobie, la photographe documente des évènements tels que le Positif Festival et saisit la beauté de ses participant·es.