Trop souvent l’être humain s’est pensé extérieur au monde naturel. Capitalisme et mondialisation en sont en partie responsables. Si la crise écologie accentue cette dissociation, elle devrait pourtant encourager le mouvement inverse. Les artistes de notre sélection Instagram de la semaine nous incitent à renouer avec notre environnement et à repenser notre rapport à ce dernier.
@tetsuokashiwada
Tetsuo Kashiwada, établi entre Los Angeles et Tokyo, capture, à travers son objectif, paysages comme personnages. L’artiste, le plus souvent, les saisit conjointement : on peut, par exemple, observer des personnes tantôt allongées dans une eau boueuse, tantôt au beau milieu d’un champ. De ses images émane un sentiment de malaise, mêlé à un certain apaisement. Tetsuo Kashiwada révèle ainsi cette tension qui caractérise aujourd’hui, dans un contexte écologique en crise, les rapports entre êtres humains et nature.
@artforspacegirls
Lasmina Virgoe, étudiante en histoire de l’art à Londres, explore la spiritualité là où elle la trouve. Souvent, c’est au sein de la nature qu’elle la rencontre. Elle sonde alors cet univers fait d’arbres et de roches, de lacs et de plantes, et essaie d’en saisir la conscience, l’essence. Parfois, l’humain et la forêt semblent même se confondre, comme dans cette image où, sur des bras levés vers le ciel, des veines se transforment en branches.
@morgannamagee
À travers une approche profondément éthique et responsable, Morganna Magee documente les terres non cédées du peuple Bunurong/Boonwurrung des Nations Kulin, en Australie. Ses photographies en noir et blanc, capturant la vie animale et végétale habitant ces lieux, révèlent un monde onirique, dont la magie semble s’être emparée.
@laurafosterphoto
Des corps, la mer, un visage, des branches habillent les images de Laura Foster. Photographe installée à Bristol, l’artiste alterne gravure et processus photographiques anciens et expérimentaux. Spécialisée dans les récits documentaires sociaux, elle nous livre également des images où rêve et réel se confondent. Ainsi représente-t-elle, par le biais du cyanotype, une nature dont la dimension chimérique contamine jusqu’à l’humain·e qui s’y aventure.
@_gabriele_lombardi_
Dans le monde en noir et blanc de Gabriele Lombardi, où la couleur, parfois, ose s’immiscer un peu, la nature est le personnage principal. Les branches majestueuses de l’arbre et la chenille sur le sentier ont la même importance, tandis que l’humain vient se fondre parmi les autres bêtes. Et face à ce monde aux airs de souvenirs, on s’autorise à fermer les yeux un instant pour tenter de le rejoindre.