L’acte photographique est un geste de découpe : l’image ne retient qu’une portion du réel, délimitée par le cadrage. Elle peut donc être considérée comme un fragment de la réalité, ou au contraire comme un nouvel espace entier, qui cesse d’exister au-delà des contours de la photographie. Les artistes de notre sélection Instagram de la semaine explorent cette ambiguïté et jouent de ce que l’image peut révéler ou cacher.
@adam.angelic
L’artiste caché derrière le pseudo @adam.angelic nous place au plus près des sujets qu’il capture, comme si le ou la spectateur·ice prenait la place de la caméra, que ses yeux se substituaient à ceux du photographe. On peut ressentir le besoin de reculer face à ces portraits pris au flash qui envahissent presque notre espace, afin d’observer dans leur entièreté les personnes photographiées en gros plan, et dont on ne perçoit parfois que des fragments.
@conchafarrelly
À travers le regard de Concha Farrelly, le monde devient poésie. Capturant paysages de nature et lieux abandonnés, inconnu·es et personnes aimées, la photographe mêle mystère et beauté. Parfois, des images en gros plan ou dont le champ de vision est volontairement obstrué nous invitent à inventer ce qui se poursuit en hors-champ, ce qui ne nous est pas révélé.
@melodiedescoubes
C’est un monde coloré, où chaque détail du quotidien devient comme enchanté, que nous livre Mélodie Descoubes. Capturant des moments de vie, de son café rituel au mariage de son amie, la photographe dévoile la beauté délicate de ce qui l’entoure, laissant la tendresse et la poésie habiter ses images.
@bugalskimichal
Michał Bugalski s’intéresse aux gestes et à la mémoire, à la façon dont cette dernière influence notre perception de ce qui nous entoure. Il prend souvent pour sujet les membres de sa famille, sa pratique photographique lui permettant d’explorer leur relation. Une atmosphère inquiétante se dégage de ses images où l’intime et l’inconfort se côtoient.
@___kalomaga
La nature devient abstraction chez Karen Gaitán. Plus encore, elle adopte parfois les traits d’un corps féminin. Son utilisation de couleurs aux accents surréels donne la sensation de se trouver face à des images provenant d’un autre monde, d’une autre planète. Et dans cet univers lointain, le paysage prend vie.