
Le nom du lauréat de la 71e édition du prix Nadar Gens d’images vient d’être annoncé : il s’agit de Simon Vansteenwinckel. Le jury l’a récompensé pour son ouvrage Aux Ombres, publié chez lamaindonne.
Depuis son lancement, en 1955, le prix Nadar Gens d’images valorise chaque année un livre de photographie publié par un éditeur français. En 2025, après avoir parcouru un ensemble de 122 ouvrages, les membres du jury se sont accordés sur celui d’un auteur : Aux Ombres, signé Simon Vansteenwinckel et paru chez lamaindonne. En guise de récompense, l’artiste belge reçoit une première dotation de 10 000 € de la part du ministère de la Culture tandis que la Fnac lui en attribue une seconde de 5000 €. Le livre primé rejoindra le département des Estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale de France ainsi que le fonds Gens d’images de la bibliothèque du musée Nicéphore Niépce de Chalon-sur-Saône. Il sera présenté au public lors de rencontres organisées à Paris et dans le reste de la France. L’une d’elles, qui se tiendra le 19 novembre prochain, prendra la forme d’un atelier à l’ADAGP.
Une chevauchée spirituelle
Avec Aux Ombres, Simon Vansteenwinckel rend compte d’une tradition des tribus Lakotas (Sioux). Tous les ans, une fois décembre venu, elles se rassemblement à l’occasion d’une chevauchée de quinze jours, sur 450 km à travers des contrées dont les températures peuvent atteindre les -20°C. Au cours de ce voyage, elles suivent les traces de la tribu du chef Big Foot. Les 300 membres qui la composaient, « principalement des femmes et des enfants », renseigne l’artiste dans son communiqué, ont été massacrés à Wounded Knee le 29 décembre 1890. En témoignant de ce pèlerinage, le photographe cherche à montrer le « pouvoir de résilience » de ces êtres, de même que « la puissance de leur spiritualité intacte et leur fierté invaincue ». Il dépasse ainsi les images éculées, souvent véhiculées par les médias, autour des conditions de vie précaires de cette population touchée par la violence, la drogue, l’alcool et le chômage. « [P]endant deux semaines, les anciens s’occupent des jeunes, les sortent de leur quotidien, leur apprennent à monter à cheval, à être bienveillants envers eux, mais leur font également côtoyer l’âme et l’histoire de leur nation. Comme ils disent, ce n’est pas une promenade mais une chevauchée spirituelle », conclut-il.
224 pages
46 €

