Une place au soleil

19 août 2020   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Une place au soleil

Sujets insolites ou tendances, faites un break avec notre curiosité de la semaine. Confinée, la photographe française Karine Péron Le Ouay joue avec les rayons du soleil illuminant son canapé. Une série d’autoportraits ludique et picturale.

Corps plongé dans la pénombre, accessoires et vêtements colorés sublimés par un rayon lumineux… Les créations de Karine Péron Le Ouay évoquent les clairs-obscurs théâtraux du Caravage. Pourtant, c’est dans l’intimité de son appartement, en plein confinement, qu’elle réalise cette série ludique. « J’analyse beaucoup avant de photographier, je crois que je recherche une certaine esthétique, une forme d’élégance et de poésie. Mettre en lumière, tout en gardant le mystère », confie la photographe. Habituée à l’art du portrait, elle tourne, pour la première fois, l’objectif vers son propre corps, et construit une série de saynètes légères et créatives. « Garder le visage dans l’ombre m’a permis de dépasser certaines appréhensions liées à l’autoportrait, et de jouer des rôles différents, comme si chacun pouvait se reconnaître dans cette représentation », poursuit-elle.

© Karine Peron Le Ouay

Vivre des aventures depuis son canapé

C’est par hasard que Karine Péron Le Ouay a découvert le charme de cette mise en scène. « Un jour, assise banalement sur mon canapé, une tasse de thé à la main, je profitais du passage d’un rayon de soleil matinal, et j’ai vu le reflet de ce triangle de lumière dans l’écran éteint en face de moi. J’ai posé ma tasse, je suis allée installer mon appareil sur un pied, et je me suis rassise exactement où j’étais (…) L’atmosphère de cette première image et les retours de mes confrères m’ont incitée à renouveler l’expérience. La prise de vue dépendait de la météo, et lorsque le soleil était présent, je n’avais qu’une heure pour réaliser mes clichés. C’était une sorte de jeu, de course contre la montre », raconte-t-elle. Enlisée dans une quarantaine interminable, l’artiste trouve, grâce à ce rendez-vous incongru, un moyen de créer.

Chaque jour, une tenue différente – évoquant tour à tour le manque de contact physique, l’envie de festoyer, les moments entre amis, les séances de sport et les sorties – marque le temps qui passe. Dans cet univers curieux, la photographe s’invente des histoires, vit des aventures depuis son canapé, devenu décor de son improvisation quotidienne. « Ayant dû mettre de côté des projets de photographie documentaire à l’étranger, j’avais besoin de bouger ! Grande rêveuse, je me suis inventé un vaste monde, entre routine du confinement, nostalgie, frustration, désir d’évasion et de liberté », conclut-elle. Un hommage à toutes ces actions ordinaires, devenues aujourd’hui rares et précieuses.

© Karine Peron Le Ouay

© Karine Peron Le Ouay

© Karine Peron Le Ouay© Karine Peron Le Ouay

© Karine Peron Le Ouay© Karine Peron Le Ouay

© Karine Péron Le Ouay

Explorez
Les images de la semaine du 27 octobre 2025 : communautés et rétrospectives
Jennifer et Saba, de la série We're Just Trying to Learn How to Love © Hamza Ashraf
Les images de la semaine du 27 octobre 2025 : communautés et rétrospectives
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, nous vous parlons de différentes communautés, de sentiments amoureux et de rétrospectives...
Il y a 6 heures   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Du cauchemar aux monstres : des séries photo pour Halloween
© Diego Moreno, ABISMOS, from the series Malign Influences, 2020
Du cauchemar aux monstres : des séries photo pour Halloween
Des peurs les plus enfouies aux allégories d'une minorité opprimée, des croyances étranges aux expérimentations en chambre noire pour...
31 octobre 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Peinture, coulée d'or et sculpture : la séance de rattrapage Focus
Zoé Bleu Arquette. Une nuit étoilée, 2025 © Rose Mihman
Peinture, coulée d’or et sculpture : la séance de rattrapage Focus
Les photographes des épisodes de Focus sélectionnés ici proposent de découvrir la photographie à travers différentes techniques...
29 octobre 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Touches d’aquarelle, Brésil et festival : nos coups de cœur photo d’octobre 2025
© Cloé Harent, Residency InCadaqués 2025
Touches d’aquarelle, Brésil et festival : nos coups de cœur photo d’octobre 2025
Expositions, immersion dans une série, anecdotes, vidéos… Chaque mois, la rédaction de Fisheye revient sur les actualités photo qui l’ont...
29 octobre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Les images de la semaine du 27 octobre 2025 : communautés et rétrospectives
Jennifer et Saba, de la série We're Just Trying to Learn How to Love © Hamza Ashraf
Les images de la semaine du 27 octobre 2025 : communautés et rétrospectives
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, nous vous parlons de différentes communautés, de sentiments amoureux et de rétrospectives...
Il y a 6 heures   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Elise Jaunet : quand l’intime devient manifeste
© Elise Jaunet
Elise Jaunet : quand l’intime devient manifeste
À travers sa série Faire corps – Journal d’une métamorphose, l’artiste nantaise Elise Jaunet explore la traversée du cancer du...
01 novembre 2025   •  
Écrit par Cassandre Thomas
Du cauchemar aux monstres : des séries photo pour Halloween
© Diego Moreno, ABISMOS, from the series Malign Influences, 2020
Du cauchemar aux monstres : des séries photo pour Halloween
Des peurs les plus enfouies aux allégories d'une minorité opprimée, des croyances étranges aux expérimentations en chambre noire pour...
31 octobre 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Du pictorialisme au modernisme, la MEP célèbre l’œuvre d’Edward Weston
Edward Weston, Shells, 1927 © Center for Creative Photography, Arizona Board of Regents / Edward Weston, Adagp, Paris, 2025. Courtesy Wilson Centre for Photography
Du pictorialisme au modernisme, la MEP célèbre l’œuvre d’Edward Weston
Jusqu’au 21 janvier 2026, la Maison européenne de la photographie consacre une exposition exceptionnelle à Edward Weston. Intitulée...
30 octobre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet