En amont de la journée internationale des droits de la femme, l’ONG Médecins du Monde diffuse, du 4 au 8 mars, cinq premiers portraits et témoignages de femmes venues des quatre coins du monde. Un avant-goût d’un projet d’envergure, intitulé Unsung Heroes.
Unsung Heroes (« Héroïnes méconnues »,
en français), un projet photographique signé par le photographe Denis Rouvre pour Médecins du Monde, présentera, fin 2019, soixante portraits et témoignages de femmes du monde entier. Pour honorer la journée internationale des Droits des Femmes, l’ONG publie, du 4 au 8 mars 2019, cinq premiers portraits, mettant en lumière les inégalités de genre. En parallèle, ces témoignages seront relayés à l’international via un dispositif numérique. En France, 2 500 affiches seront collées dans les rues de Paris et Bordeaux. Enfin, à Bruxelles, les portraits seront diffusés sur les écrans publicitaires de la ville.
Un dispositif important, qui donne à voir la résilience de ces femmes. Si l’objectif de Denis Rouvre met en lumière la dignité et la force des modèles, ce sont leurs propres mots qui témoignent de la violence dans laquelle de nombreuses femmes vivent.
Dénoncer les atteintes à la dignité
Le 4 mars, la directrice exécutive d’AFIA MAMA (une ONG créée en République démocratique du Congo, en 2012, dont le nom signifie « la santé de la maman »), Anny Tenga Modi, a partagé son histoire. Après avoir subi de nombreuses violences en tant que réfugiée, la militante a réalisé que son pays d’origine avait besoin d’elle. « On appelle le Congo la capitale du viol, parce qu’on y utilisait la violence sexuelle comme une arme de guerre », précise-t-elle. Un traumatisme utilisé à des fins politiques. « Une femme violée, elle ne vit plus après avoir subi un tel acte. On respire, on survit. Souvent pour les autres », ajoute-t-elle. Un récit poignant qui met en lumière l’ampleur du combat à mener.
À ses côtés se trouvent Rajwa Mohamad Rahmoun, une réfugiée syrienne au Liban, et Magdalena Simeonova, sage-femme née au ghetto de Nadezhda, en Bulgarie. Une survivante colombienne nommée Diana Patricia Solís et une recycleuse de déchets du Népal du nom de Sanu Nani Magar ajoutent leurs voix à cette lutte pour l’égalité. Troublante, cette campagne de Médecins du Monde rend hommage à leurs valeurs : soigner les populations les plus vulnérables et dénoncer les atteintes à la dignité et aux droits humains. Un message diffusé avec ardeur par ces héroïnes de l’ombre.
Jusqu’au 2 novembre 2019
Galerie Joseph, 7 rue Froissart, 75003 Paris
Du 9 au 27 novembre 2019
Espace Saint-Rémi, 4 rue Jouannet, 33000 Bordeaux
Anny Tenga Modi, © Denis Rouvre
Rajwa Mohamad Rahmoun, © Denis Rouvre
Magdalena Simeonova, © Denis Rouvre
Diana Patricia Solís, © Denis Rouvre
Sanu Nani Magar, © Denis Rouvre