Née à Beijing, en 1997, Xiaoyue Pu habite aujourd’hui dans le Wisconsin. C’est là-bas, en plein confinement, qu’elle débute Floating. « Je sortais faire du vélo tous les jours, le long des lacs de Madison. Au fil de ces balades, j’ai commencé à remarquer les dos des gens. En ne sachant rien d’eux, de leur histoire, de leur personnalité, il me semblait découvrir des détails précieux, une certaine honnêteté en observant leur corps tournés », raconte-t-elle. Une étude corporelle aussi étrange que fascinante. Dans un noir et blanc contrasté, presque théâtrale, la photographe capture ces silhouettes, communiquant malgré elles des émotions fortes. « La couleur est comme l’expression faciale : facile à décoder, concrète, puissante… C’était précisément ce que je ne souhaitais pas pour ce projet », confie-t-elle. Surréaliste et étrangement poignante, Floating interroge les notions d’abstraction et d’émotion. En décryptant les postures de ces inconnus, il nous faut nous questionner : quelle est notre relation à notre environnement ? À la nature ? Comment parvenons-nous à forger des connexions avec l’autre ? Et quel rôle jouons-nous, dans ce monde insensé ?
© Xiaoyue Pu