L’appel à projets de l’Observatoire de l’Espace, laboratoire culturel, du Centre National d’Études Spatiales s’annonçait aussi fantasque que captivant. Les participant·es étaient invité·es à imaginer une œuvre à créer lors d’un vol parabolique en Airbus zero-g, en impesanteur. Par sa politique de soutien, l’Observatoire de l’Espace souhaite diversifier la représentation de l’aventure spatiale tout en favorisant l’émergence de nouvelles écritures. Après délibération, la commission artistique du Cnes dévoile son grand lauréat : SMITH et son projet d’œuvre intitulé DAMI. Une proposition palpitante et inédite qui interroge le langage corporel tout en nous transportant dans un univers céleste.
Rendez-vous dans le cosmos
Diplômé de l’École Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles, du Fresnoy, de la Sorbonne ainsi que de l’UQAM à Montréal, SMITH captive par les thématiques qu’il aborde. Dans son projet Désidération, l’artiste déclare que : « se réconcilier avec le cosmos serait un premier pas vers la résolution de crise ». Le choix du jury du Cnes sonne donc comme une évidence pour cette résidence artistique en apesanteur. Artiste pluridisciplinaire, SMITH interroge le rapport au vivant, à l’espace, et plus généralement à l’humanité. Ses travaux passés exposent différents langages, disciplines et interrogent les représentations de genres.
À l’instar de ces dernières créations, SMITH utilisera son propre corps afin de réaliser DAMI. Entre quête introspective et universelle, DAMI s’inscrit pleinement dans l’essence même des recherches artistiques de l’artiste. À l’aide d’une caméra thermique, le chercheur filmera les mouvements spontanés déployés par son corps lors d’un vol parabolique à bord de l’Airbus zero-g alternant périodes d’impesanteur et d’hypergravité. Les images récoltées dans les airs lui permettront de composer un langage visuel à l’aide des gestes instinctifs que l’apesanteur aura générés. SMITH sera passager d’un vol parabolique dans le courant du printemps 2023. À la suite de son exposition sur Terre, l’œuvre entrera dans la collection d’art contemporain de l’Observatoire de l’Espace et sera déposée aux Abattoirs, Musée – Frac Occitanie Toulouse.
© SMITH