La foire d’art contemporain Art Paris Art Fair se déroule du 4 au 7 avril 2019, sous la nef du Grand Palais. Une 21e édition mettant à l’honneur les femmes artistes. Focus sur trois d’entre elles.
Du 4 au 7 avril 2019, Art Paris Art Fair réunit 150 exposants, venus de vingt pays différents. Une première représentation pour des pays tels que l’Argentine, le Cameroun, la Bulgarie, et le Pérou. Au programme de cette 21e édition se trouvent deux thématiques ancrées dans l’actualité. Une première exposition, Étoiles du Sud : une exploration de l’art de l’Amérique latine, portée par la commissaire indépendante Valentina Locatelli, rassemble une soixantaine d’artistes latins. Une manière de mettre en avant la scène artistique de ce continent, à travers un parcours historique et actuel. Les femmes artistes sont également à l’honneur, à travers Une scène française d’un autre genre, exposition organisée par l’association AWARE (Archives of Women Artists, Research and Exhibitions). Un regard sur la création féminine, de la France de l’après-guerre à nos jours, décliné en quatre thématiques : abstraction, avant-garde, image et théâtralité.
Cette année, les exposants ont mis en avant de nombreux photographes. Des grands noms, comme le photographe néerlandais Erwin Olaf, représenté par la Galerie Rabouan-Moussion, qui présente une nouvelle série, et des artistes émergents, tel Julien Mauve, représenté par la Galerie Intervalle, et lauréat du Prix Fisheye x La Gacilly 2019, qui dévoile ses séries L’île aux libellules et After lights out.
Dans la lignée de la thématique de la 21e édition d’Art Paris Art Fair, voici trois femmes photographes repérées au Grand Palais.
© Julien Mauve / Galerie Intervalle
Jouer avec le médium
Présente pour la première fois à la foire, la Pigment Gallery, venue de Barcelone, expose Colonized, le travail de la photographe espagnole Marta Fàbregas. À travers cette série, l’artiste souhaite rendre leur dignité à des femmes du passé. « Ce sont des esclaves, des bonnes, des malades mentales… ou des bourgeoises. D’une façon ou d’une autre, toutes se sont fait voler leur identité, leur futur, leurs désirs et leurs rêves », précise l’auteure. En parant de vieilles images du 19e siècle de matériaux nobles, tels que la soie, Marta Fàbregas redonne de la visibilité à ces « colonisées ». Un travail d’une grande sensibilité.
Andrea Torres Balaguer, représentée par la Galerie Miquel Alzueta, s’intéresse au surréalisme et au symbolisme. Ses études en Beaux-Arts influencent sa photographie, dont la palette rappelle les œuvres des peintres baroques. Si ses créations demeurent délicates et picturales, une certaine étrangeté s’en dégage, brouillant la frontière entre le rêve et le réel. Ses modèles – toujours des femmes – restent anonymes, leur visage dissimulé d’un coup de pinceau coloré. Une œuvre mystérieuse et poétique.
Spécialisée dans la photographie, la Galerie Esther Woerdehoff présente les œuvres de Christian Vogt, Albarrán Cabrera, Isabel Muñoz ou encore Thomas Jorion. À leurs côtés se trouvent les créations singulières d’Iris Hutegger. D’origine autrichienne, la photographe est établie en Suisse. Sensible à la matière, elle expérimente plusieurs techniques, afin de construire des œuvres hybrides. Inspirée par les montagnes, elle photographie ces paysages à l’argentique, puis intervient sur le tirage, en y réalisant des broderies à la machine à coudre. En résultent des images en relief, poétiques et surréalistes.
En jouant avec le médium photographique, ces trois artistes proposent des séries complexes, aussi inventives que contemplatives.
© à g. Isabel Muñoz / Galerie Esther Woerdehoff, à d. Marta Fàbregas / Pigment Gallery
© Julien Mauve / Galerie Intervalle
© Iris Hutegger / Galerie Esther Woerdehoff
© à g. Andrea Torres Balaguer / Galerie Miquel Alzueta, à d. Albarrán Cabrera / Galerie Esther Woerdehoff
© Albarrán Cabrera / Galerie Esther Woerdehoff
© Erwin Olaf / Galerie Rabouan-Moussion
Image d’ouverture : © Andrea Torres Balaguer / Galerie Miquel Alzueta