« Pequeñas Melodías » : mélodies du quotidien

11 novembre 2018   •  
Écrit par Anaïs Viand
« Pequeñas Melodías » : mélodies du quotidien

Iikki commence sa nouvelle saison, cette fois centrée sur la couleur. Le premier ouvrage de la série, Pequeñas Melodías, propose un dialogue entre le duo de photographes Albarrán Cabrera (Angel Albarrán et Anna Cabrera) et le compositeur Federico Durand. L’ouvrage est publié depuis le 8 novembre, jour d’ouverture de Paris Photo, où Albarrán Cabrera est exposé.

Faire dialoguer deux photographes avec un musicien. Tel est le dessein d’Iikki, une maison d’édition que la rédaction Fisheye connaît bien. Le 7ᵉ numéro, Pequeñas Melodías, amorce une nouvelle série, cette fois dédiée à la photographie couleur. Le projet a démarré il y a un an. « Nous avons envoyé quelques images à Federico et lui nous a fait parvenir quelques-unes de ses compositions. Nous avons ensuite photographié avec cette musique en tête. Par exemple, durant notre dernier voyage au Japon ce printemps, nous avions notre casque et nous shootions en musique », se souvient le photographe. Les échanges de médias se sont poursuivis, s’inspirant mutuellement.

© Albarrán Cabrera

 

Ne pas être, mais ressentir

« Il y a un fossé entre la réalité et ce que nous considérons comme étant le réel. Et la photographie se situe à la frontière entre le réel et l’irréel, le vrai et le faux. »

Pour le duo, la photographie est un outil précieux pour filtrer la réalité, une réalité qui les effraie. « Nous utilisons une large gamme de procédés et de matériaux. Nous en inventons et en développons de nouveaux aussi. Tout cela dans un but précis : nous aimons avoir les paramètres nécessaires pour jouer avec le spectateur », ajoutent Angel Albarrán et Anna Cabrera. Un point commun qu’ils partagent avec le compositeur Federico Durand, qui n’hésite pas à créer de nouveaux instruments pour parvenir à ses fins.

« Ne pas être, mais ressentir. » Une maxime qui a guidé le couple de photographes pendant l’expérience. « Tous les jours, nous voyons des choses, cela va tellement vite que nous ne maîtrisons pas exactement ce qu’il se passe, les images sont en nous. Un oiseau, un arbre bougeant sous l’effet du vent ou encore le reflet du soleil… Toutes ces choses du quotidien, toutes ces mélodies raisonnent en nous et font qui nous sommes. À chaque fois que vous photographiez, à un moment spécifique, avec une composition spécifique, vous ressentez une émotion particulière. » La photographie n’aide pas seulement à comprendre la réalité. Elle reflète un instant, un état d’esprit et nous aide à comprendre qui nous sommes. Car, in fine, la photographie comme la musique permettent de se recentrer, de savourer l’instant présent.

Pequeñas Melodías, IIKKI, 40 €, 96 p.

Pack ouvrage + disque vinyle :  52 €

Les images d’Albarrán Cabrera sont à (re)découvrir à Paris Photo, à la galerie Esther Woerdehoff.

© Albarrán Cabrera© Albarrán Cabrera

© Albarrán Cabrera© Albarrán Cabrera

Cover © Albarrán Cabrera

© Albarrán Cabrera© Albarrán Cabrera© Albarrán Cabrera

 © Albarrán Cabrera

Explorez
BMW ART MAKERS : les dégradés célestes de Mustapha Azeroual et Marjolaine Lévy
© Mustapha Azeroual / BMW ART MAKERS
BMW ART MAKERS : les dégradés célestes de Mustapha Azeroual et Marjolaine Lévy
Le programme BMW ART MAKERS, initiative de soutien à la création, accueille cette année le duo d’artiste/curatrice composé par Mustapha...
Il y a 8 heures   •  
Écrit par Milena Ill
Dans l'œil de Gareth Phillips : le pin qui pleurait la Terre
© Gareth Phillips, Pinus Patula, The Mexican Weeping Pine, 2017
Dans l’œil de Gareth Phillips : le pin qui pleurait la Terre
Cette semaine, plongée dans l’œil de Gareth Phillips. L'œuvre du photographe tente notamment de répondre à l’urgence climatique qui hante...
29 avril 2024   •  
Écrit par Milena Ill
Les images de la semaine du 22.04.24 au 28.04.24 : vertiges paysagers
© Elie Monferier
Les images de la semaine du 22.04.24 au 28.04.24 : vertiges paysagers
C’est l’heure du récap‘ ! Cette semaine, les photographes mis·es en avant par Fisheye réinventent la photographie de paysage.
28 avril 2024   •  
Écrit par Milena Ill
Le passé artificiel de Stefanie Moshammer
© Stefanie Moshammer
Le passé artificiel de Stefanie Moshammer
Les images de Stefanie Moshammer s’inspirent d’expériences personnelles et de phénomènes sociaux, à la recherche d’un équilibre entre...
27 avril 2024   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Ultra-violence, bodybuilding et livre d’artiste : nos coups de cœur photo du mois
© Kristina Rozhkova
Ultra-violence, bodybuilding et livre d’artiste : nos coups de cœur photo du mois
Expositions, immersion dans une série, anecdotes, vidéos… Chaque mois, la rédaction Fisheye revient sur les actualités photo qui l’ont...
Il y a 4 heures   •  
Écrit par Lou Tsatsas
BMW ART MAKERS : les dégradés célestes de Mustapha Azeroual et Marjolaine Lévy
© Mustapha Azeroual / BMW ART MAKERS
BMW ART MAKERS : les dégradés célestes de Mustapha Azeroual et Marjolaine Lévy
Le programme BMW ART MAKERS, initiative de soutien à la création, accueille cette année le duo d’artiste/curatrice composé par Mustapha...
Il y a 8 heures   •  
Écrit par Milena Ill
La sélection Instagram #452 : la danse sous toutes ses formes
© Aleksander Varadian Johnsen / Instagram
La sélection Instagram #452 : la danse sous toutes ses formes
Cette semaine, les photographes de notre sélection Instagram capturent les corps – et même les éléments – qui dansent à en perdre...
30 avril 2024   •  
Écrit par Marie Baranger
3 questions à Juliette Pavy, photographe de l’année SWPA 2024
En plus de la douleur et des saignements, ces “spirales“ sont également à l’origine de graves infections qui ont rendu leurs victimes définitivement stériles. © Juliette Pavy
3 questions à Juliette Pavy, photographe de l’année SWPA 2024
À travers son projet sur la campagne de stérilisation forcée au Groenland entre 1966 et 1975, la photographe française Juliette...
29 avril 2024   •  
Écrit par Cassandre Thomas