« J’aime rechercher, chasser, déterrer des images. Je ne me considère pas comme un photographe, mais comme un artiste travaillant avec ce médium. Je construis une banque d’images à l’aide de mon boîtier, de mon iPhone, des scanners ou des photocopieurs, et, au cœur de celle-ci, je cherche une étincelle. Elle me pousse alors à expérimenter avec plusieurs outils et matériaux pour trouver LE processus qui conviendra à ma future série », explique Joe Cruz. Influencé par sa formation en gravure, le photographe londonien réalise des projets « énergiques, intuitifs, ludiques et curieux » à partir d’archives d’images. Une mosaïque haute en couleur, inspirée par la pop culture de son enfance. « J’ai grandi dans les années 1990, avec les cartoons, la mode, les clips, et les publicités de cette époque », précise-t-il. Çà et là, d’autres influences viennent enrichir son œuvre : un besoin de témoigner de l’histoire, de l’effervescence des cultures, genres et sexualités modernes, ainsi qu’un goût prononcé pour la science-fiction et les livres dystopiques. Aussi absurdes qu’amusantes, les créations de Joe Cruz défient les notions d’espace-temps et font dialoguer kitsch et contemporanéité. « Elles capturent l’humanité dans toute sa complexité idiosyncrasique et ses contradictions », conclut-il.
© Joe Cruz