Pour la quatrième année consécutive, Fisheye affiche son engagement pour les thématiques environnementales. En témoigne le partenariat avec le festival La Gacilly autour de la thématique « Nouvelles frontières ». Parmi les trois cents candidats, trois photographes se sont distingués : Marine Lecuyer, Charles Delcourt et Julien Mauve. Focus.
Marine Lecuyer
« Je pense que nous faisons partie d’une génération pour laquelle le dérèglement climatique n’est plus une théorie, mais une réalité concrète qui apporte, chaque jour ou presque, son lot de désastres et de catastrophes naturelles », confie Marine Lecuyer. Avec sa série Burning, la photographe de 33 ans sonne l’alerte. C’est au cœur du désert californien, il y a deux ans, qu’elle a construit sa dystopie poétique faite de photographies personnelles, d’images abimées et de fragments de textes. « J’y ai découvert un paysage aux allures postapocalyptiques. J’ai entrevu très brièvement ce que pouvait représenter le fait de vivre sans accès à l’eau sur un territoire aussi aride », se souvient Marine Lécuyer.
© Marine Lécuyer
Julien Mauve
Les sujets favoris de Julien Mauve ? Le futur, la place de l’homme dans l’espace, les menaces pesant sur notre avenir ou notre rapport à la science et à la technologie. Autant de thèmes qu’ils abordent dans sa série L’île aux libellules. Un projet inspiré par l’Hy-Brasil, une île fantôme qui apparaissait sur les cartes maritimes de 1325 jusqu’à la fin du XVIIIᵉ siècle. Il a exploré cette légende au Japon, un pays où « la nature occupe une place sacrée ». Si ses images sont teintées de poésie, elles sont aussi empreintes de pessimisme. « Je suis effrayé par la vitesse à laquelle nous brûlons nos ressources (…). Notre avenir dépendra de notre capacité à continuer d’évoluer en harmonie avec l’écosystème dans lequel nous vivons », affirme le photographe de 34 ans.
© Julien Mauve
Charles Delcourt
L’architecte paysagiste de formation, Charles Delcourt, 42 ans, a quant à lui documenté l’île d’Eigg, située en Écosse, dans la mer des Hébrides. « En 1997, les habitants ont réussi à acheter l’île à de grands propriétaires terriens, et ont installé une autogestion citoyenne ». Intégré à la communauté, il partage leur quotidien au cours de plusieurs séjours : bricolage, pêche ou encore tonte des moutons. Tous les habitants de l’île entretiennent un lien particulier à l’environnement. « En 2008, l’île est devenue autonome en combinant énergie solaire, éolienne et hydraulique », précise-t-il par exemple. Une invitation à reconsidérer nos modes de vie occidentaux. Un projet soutenu par le Centre national des arts plastiques et la Région Hauts-de-France.
© Charles Delcourt / Leitmov
Image d’ouverture © Marine Lecuyer