Le mercredi, nous donnons, à travers Focus, la parole à vos photographes préféré·e·s ! Dans ce nouvel épisode, plongez dans l’univers et la vie palpitante de Christine Spengler, qui conte son parcours avec passion.
Vous le savez, au sein de la rédaction Fisheye, on aime autant les photos que leurs récits ! En mars dernier, nous avions lancé un objet multimédia, dont le treizième épisode sort aujourd’hui. Chaque semaine, les artistes s’y dévoilent et partagent avec nous quelques anecdotes. Après avoir (re)découvert les séries de Marta Bogdanska, Patrick Wack, Tania Franco Klein, Lucie Hodiesne Darras, Cyril Abad, Kourtney Roy, Alain Keler, Emily Graham, Brandon Tauszik, Camille Gharbi, Corentin Fohlen et Pixy Liao, nous consacrons ce nouvel opus à l’œuvre de Christine Spengler, exposée jusqu’au 12 juin à la Fisheye Gallery d’Arles. Grande correspondante de guerre, artiste surréaliste… L’autrice a vécu des dizaines d’existences. Avec l’âme d’une conteuse, elle se plonge – et nous emmène avec elle – dans les méandres de ses souvenirs.
« Enfant, je voulais devenir écrivaine comme mon idole, Marguerite Duras. J’étais déjà sensible aux injustices que je voyais dans les rues de Madrid. Ma seconde vocation – celle de femme correspondante de guerre – je la découvre tout à fait par hasard à l’âge de 24 ans…», se lance Christine Spengler. Et ainsi, commence le récit d’un parcours palpitant. Du décès de son jeune frère qui provoque en elle un désir d’honorer les défunts à son arrestation à Beyrouth en 1982, en passant par ses séjours à Madrid – terre de son enfance – où elle profite de la lumière enchanteresse de la ville pour créer, la photographe nous emporte dans un tourbillon d’histoires. Des péripéties qui forment, petit à petit, Vierges et Toreros, une série rendant hommage aux personnages qui ont animé sa jeunesse : les hommes de l’arène, fiers, valeureux combattants et amants, et les coupletistas, les femmes qui les accompagnent. Rassemblant des trésors – des photos anciennes, des châles colorés et autres bijoux étincelants – elle fabrique des icônes qu’elle immortalise. Des figures douces, mélancoliques « qui ne pleurent pas seulement la mort du torero, mais aussi le deuil du monde ».
Un épisode passionnant à découvrir ici.