Focus #16 : Martina Cirese et les bébés-marchandises

15 juin 2022   •  
Écrit par Lou Tsatsas

Le mercredi, avec Focus, nous donnons la parole à vos photographes préféré·e·s ! Notre nouvel épisode est consacré à Martina Cirese qui explore, à travers sa série Do Women Dream of Synthetic Kids? le commerce des poupées ultra-réalistes, et le quotidien de leurs acheteur·ses.

Vous le savez, au sein de la rédaction Fisheye, on aime autant les photos que leurs récits ! Alors, nous avons lancé, en mars dernier, un objet multimédia, dont le seizième épisode sort aujourd’hui. Chaque semaine, les artistes se dévoilent et partagent avec nous quelques anecdotes. Après Ward LongVincent FerranéChristine SpenglerMarta BogdanskaPatrick WackTania Franco KleinLucie Hodiesne DarrasCyril AbadKourtney RoyAlain KelerEmily GrahamBrandon TauszikCamille GharbiCorentin Fohlen et Pixy Liao, lumière aujourd’hui sur Martina Cirese. Dans Do Women Dream of Synthetic Kids? – dont le titre est inspiré du roman de science-fiction de Philip K. Dick, Do Androids Dream of Electric Sheep? – la photographe italienne part à la rencontre des collectionneuses de poupées extrêmement réalistes. Un monde fascinant dont elle nous ouvrait déjà les portes il y a trois ans.

« Les personnes qui créent ces poupées s’appellent des “artistes reborns”. Elles reprennent les traditions des fabricants de poupées du 19e siècle. Elles peignent les veines, plantent les racines des cheveux, insèrent des yeux et leur donnent même l’odeur et le poids de véritables bébés, pour qu’elles paraissent humaines… », commente Martina Cirese. Aujourd’hui collectionnées par plus de 20 000 femmes aux quatre coins du monde, ces étranges objets fascinent et soulèvent de nombreuses questions : qui achètent ces poupées ? Et pour quelles raisons ? Sont-elles des outils thérapeutiques ? Ou de simples achats luxueux ? Pour Martina Cirese, ces bébés artificiels évoquent la notion d’inquiétante étrangeté, un concept étudié par de nombreux théoriciens définissant la notion de familiarité ainsi que la répulsion ressentie face à un objet presque humain. Mais ils s’imposent également comme des créations uniques, permettant à leurs propriétaires de se reconstruire, d’avancer. « Cela soulève des questions concernant l’amour de substitution, et notre manière de former des connexions. Qu’est-ce qui nous manque et comment combler nos besoins ? », s’interroge-t-elle.

Immergez-vous dans ce curieux sujet grâce au seizième épisode de Focus

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