« Le voile interposé » : plongée dans des métavers futuristes

04 juillet 2022   •  
Écrit par Lou Tsatsas
« Le voile interposé » : plongée dans des métavers futuristes

Du 4 juillet au 21 août, Le voile interposé – une exposition immersive signée Fisheye – se posera au Couvent Saint-Césaire, à Arles. L’occasion de découvrir les œuvres d’artistes repoussant, grâce à la technologie, les frontières du réel.

« Avec l’explosion médiatique des termes métavers et NFT, il nous est apparu évident qu’il fallait questionner ces notions et leur rapport au réel »,

déclare Benoît Baume, directeur de Fisheye et commissaire de l’exposition Le voile interposé. Depuis 2016, l’art immersif s’invite au Couvent Saint-Césaire, et repousse les limites de l’imaginaire et du faisable. Cette année, c’est notre capacité à distinguer le vrai du faux qui est mise à l’épreuve au cœur de l’événement. Alors que les technologies ne cessent d’évoluer, nous poussant à aiguiser notre regard, à nous interroger pour ne pas être berné·es, Le voile interposé joue de ces frontières. Inspiré par une citation de François-René de Chateaubriand : « Le temps est un voile interposé entre nous et Dieu, comme notre paupière entre notre œil et la lumière », le titre fait également référence aux thématiques chères à la science-fiction – l’existence d’un univers alternatif, ou d’une réalité simulée par exemple.

Plonger dans des espaces ambigus

Réunissant les œuvres de d’artistes habitué·es à naviguer ces mondes instables, l’exposition nous plonge dans des espaces ambigus, où le tangible et l’imaginaire fusionnent. Comme à son habitude, Joan Fontcuberta imagine un récit mêlant humour et engagement. Fasciné par la valeur narrative de l’image, et sa relation complexe à la vérité, il prend exemple sur les deepfakes pour transformer les visages de politiciens accusés d’agressions sexuelles. En plein discours, leurs traits se déforment, pour exprimer une jouissance des plus gênantes. Le trio d’artistes Obvious s’associe quant à lui au photographe Stas Bartnikas pour générer des images de paysages oniriques. De ces terres lointaines, on ignore tout, même leur existence. Une manière pour ces créateurs de remettre en question les preuves qu’apporte au monde la photographie. Tout aussi contemplatif, le travail du duo Pussykrew se concentre sur les espaces entre les domaines numérique et physique. Dans The bliss of metamorphing collapse, ils imaginent un monde post-humain affranchi des systèmes binaires et des normes traditionnelles. Autant d’univers futuristes à venir découvrir au Couvent Saint-Césaire du 4 juillet au 21 août.

© Pussykrew

© Pussykrew

© Obvious© Obvious

© Obvious

© Joan Fontcuberta

© Joan Fontcuberta

Image d’ouverture : © Joan Fontcuberta

Explorez
Volcan, clip musical et collages : nos coups de cœur photo d’août 2025
© Vanessa Stevens
Volcan, clip musical et collages : nos coups de cœur photo d’août 2025
Expositions, immersion dans une série, anecdotes, vidéos… Chaque mois, la rédaction de Fisheye revient sur les actualités photo qui l’ont...
29 août 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Contenu sensible
Focus #80 : Sofiya Loriashvili, la femme idéale est une love doll
06:31
© Fisheye Magazine
Focus #80 : Sofiya Loriashvili, la femme idéale est une love doll
C’est l’heure du rendez-vous Focus ! Alors que sa série Only You and Me se dévoilera prochainement sur les pages de Sub #4, Sofiya...
27 août 2025   •  
Écrit par Lou Tsatsas
La sélection Instagram #521 : monstres et merveilles
© Jean Caunet / Instagram
La sélection Instagram #521 : monstres et merveilles
Les monstres, les créatures étranges et hors normes sont souvent associés au laid, au repoussant. Les artistes de notre sélection...
26 août 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Les images de la semaine du 18 août 2025 : textures, flash et natures mortes
© Luke Evans
Les images de la semaine du 18 août 2025 : textures, flash et natures mortes
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les pages de Fisheye vous proposent de sujets faisant la part belle à la texture, parfois...
24 août 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Les images de la semaine du 25 août 2025 : Palestine, puissance des femmes et fin de l'été
La mer dévore les tentes des déplacé·es, Bande de Gaza, Palestine, 2024 © Moayed Abu Ammouna
Les images de la semaine du 25 août 2025 : Palestine, puissance des femmes et fin de l’été
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les photographes publiés sur les pages de Fisheye s’emparent de divers sujets. Ils et elles...
31 août 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Inuuteq Storch : une photographie inuit décoloniale
Keepers of the Ocean © Inuuteq Storch
Inuuteq Storch : une photographie inuit décoloniale
Photographe inuit originaire de Sisimiut, Inuuteq Storch déconstruit les récits figés sur le Groenland à travers une œuvre sensible et...
30 août 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
Volcan, clip musical et collages : nos coups de cœur photo d’août 2025
© Vanessa Stevens
Volcan, clip musical et collages : nos coups de cœur photo d’août 2025
Expositions, immersion dans une série, anecdotes, vidéos… Chaque mois, la rédaction de Fisheye revient sur les actualités photo qui l’ont...
29 août 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Sous le soleil d'Italie avec Valentina Luraghi
Mediterraneo © Valentina Luraghi
Sous le soleil d’Italie avec Valentina Luraghi
À travers sa série Mediterraneo, Valentina Luraghi nous transporte dans ses souvenirs d’été. Le·la spectateur·ice y découvre le...
29 août 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot