Constellations photographiques

25 juin 2020   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Constellations photographiques

Inspiré par la nature et le mysticisme, Quentin Yvelin réalise des ensembles photographiques délicats, dans lesquels la magie se mêle à la beauté de l’imperfection. 

« Je me souviens avoir découvert très jeune un ensemble important de photographies réalisées par mon grand-père alors qu’il était sous-marinier et faisait le tour du monde. À l’époque, je construisais des récits imaginaires à partir de ces photographies argentiques dont le format et le côté suranné me fascinaient »,

se souvient Quentin Yvelin. À 32 ans, le photographe est passé de simple « observateur » à créateur. Guidé par une certaine fascination pour le mystique, la nature et les savoirs cachés, il façonne des « constellations photographiques » à la poésie troublante.

Accordant une importance certaine à la création de l’image, l’artiste transforme ses clichés en œuvres palpables. Au cœur de ses clichés, le grain domine, et les imperfections cassent le noir du ciel. Elles apportent une lumière inattendue aux ténèbres dans lesquelles fleurissent ses créations. Une dimension brute qui lui convient parfaitement. « Elle rencontre le caractère brutal et sans filtre de certaines de mes photos. La nudité et la vulnérabilité des corps, l’isolement et l’ascétisme de mes personnages », précise-t-il.

© Quentin Yvelin© Quentin Yvelin

Prendre conscience de l’obscur

C’est dans la nature que Quentin Yvelin trouve l’inspiration. Pour lui, le monde sauvage est un espace d’expérimentation sans limites. « Il est magique et initiatique. On y trouve une certaine ambivalence, à la fois dangereuse et rédemptrice que j’aime explorer », confie-t-il. Influencé par les auteurs de la Beat generation (un mouvement littéraire né dans les années 1950 aux États-Unis) – Gary Snyder, Alan Ginsberg ou encore Jack Kerouac – et par l’ésotérisme et le spirituel, le photographe tisse des liens entre le réel et les échos de philosophies lointaines.

Dans son univers, les corps – nus ou flous – se mêlent à la végétation et s’approprient une existence plus rustique, loin de toute modernité. Les étincelles des feux de camp éclairent les veillées nocturnes, et font des forêts des lieux mystiques, terres d’interrogations et d’initiations. Anonymes, les personnages capturés par l’artiste deviennent des symboles, des allégories que le regardeur est libre de s’approprier. « Carl Jung disait : “La clarté ne naît pas de ce qu’on imagine le clair, mais de ce qu’on prend conscience de l’obscur”», ajoute le photographe. Et, dans la plus noire des nuits, alors que les astres scintillent, sonne l’heure de l’exploration, et de l’introspection.

© Quentin Yvelin© Quentin Yvelin
© Quentin Yvelin© Quentin Yvelin

© Quentin Yvelin

© Quentin Yvelin© Quentin Yvelin
© Quentin Yvelin© Quentin Yvelin
© Quentin Yvelin© Quentin Yvelin

© Quentin Yvelin

Explorez
Mikiya Takimoto, en quête d’équilibre
© Mikiya Takimoto
Mikiya Takimoto, en quête d’équilibre
Photographe et chef opérateur japonais, Mikiya Takimoto explore en permanence les possibilités de l’image. Paysages silencieux...
17 avril 2025   •  
Écrit par Milena III
BMW ART MAKERS : Raphaëlle Peria et Fanny Robin révèlent la nature qui disparaît
Raphaëlle Peria, Arpenter le passé, grattage sur impression sur papier cuivré, 40x60cm, 2025 © Raphaëlle Peria / BMW ART MAKERS
BMW ART MAKERS : Raphaëlle Peria et Fanny Robin révèlent la nature qui disparaît
Raphaëlle Peria et Fanny Robin, l’artiste et la curatrice lauréates de la quatrième édition du BMW ART MAKERS, ont ouvert les portes de...
11 avril 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Le langage des fleurs selon des photographes de Fisheye
© Jana Sojka
Le langage des fleurs selon des photographes de Fisheye
Les photographes de Fisheye ne cessent de raconter les préoccupations de notre époque. Parmi les motifs qui reviennent fréquemment se...
20 mars 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
La sélection Instagram #498 : timides bourgeons
© Ellie Carty / Instagram
La sélection Instagram #498 : timides bourgeons
Les journées rallongent, les rayons du soleil transpercent les nuages, les feuilles renaissent sur les arbres nus, les fleurs montrent le...
18 mars 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Les images de la semaine du 14 avril 2025 : mémoire et conversations
© Louise Desnos
Les images de la semaine du 14 avril 2025 : mémoire et conversations
C’est l’heure du récap ! Récits intimes, histoires personnelles ou collectives, approches de la photographie… Cette semaine, la mémoire...
20 avril 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Eulogy : Sander Coers et les traumatismes intergénérationnels
© Sander Coers
Eulogy : Sander Coers et les traumatismes intergénérationnels
Au fil de ses projets, Sander Coers sonde la mémoire en s’intéressant notamment à l’influence que nos souvenirs exercent sur notre...
19 avril 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
12 expositions photographiques à découvrir en avril 2025
© Delali Ayivi
12 expositions photographiques à découvrir en avril 2025
L’arrivée du printemps fait également fleurir de nombreuses expositions. Pour occuper les journées qui s’allongent ou les week-ends...
18 avril 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Marc Riboud : dix ans de conflit vietnamien dans une exposition
À la sortie de l'école dans un village de la côte, Nord Vietnam, 1969 © Marc Riboud / Fonds Marc Riboud au musée Guimet
Marc Riboud : dix ans de conflit vietnamien dans une exposition
Le musée Guimet des Arts asiatiques et l’association Les Amis de Marc Riboud s’unissent pour présenter l’exposition Marc Riboud –...
18 avril 2025   •  
Écrit par Marie Baranger