Prune Phi, photographe et artiste plasticienne présente, dans le cadre du Festival Circulation(s), Long Distance Call, une série à la croisée des arts, interrogeant les notions de transmission et de communauté.
Après avoir suivi un Master en Création artistique, théorie et médiation à l’Institut d’art et de design de Birmingham, la photographe et artiste plasticienne Prune Phi, née en 1991, a suivi des cours à l’ENSP d’Arles, dont elle est sortie diplômée en 2018. Son travail mêlant images, dessins, collages, archives, textes et vidéos tente d’interpréter les mécanismes de transmission au sein des familles et des communautés. Une fascination singulière qui la pousse à faire des recherches sur ses propres origines. En 2017, l’artiste est partie aux États-Unis, à la rencontre de sa famille vietnamienne, désunie par la guerre. « J’ai pu résider avec eux pendant cinq mois, précise-t-elle. Mon projet s’est alors développé au cœur de la communauté vietnamienne de San José, ainsi que dans le sud de la Californie et au Texas. »
Un désordre fascinant
Là-bas, Prune Phi découvre une communauté à la fois lointaine et proche, une famille encore inconnue. Elle commence à construire Long Distance Call, une série fusionnant différents médiums, dans un désordre fascinant, à l’image des liens complexes qu’elle noue au fil de ses rencontres. « Je voulais travailler sur les questions de transmission familiale, mais aussi sur les non-transmissions : les non-dits, les choses qui sont gardées secrètes suite au traumatisme de la guerre. Mais aussi cette jeune génération qui appréhende la culture et les traditions d’une manière contemporaine », raconte la photographe.
Au cœur de cet « appel longue distance », Prune Phi donne à voir des identités plurielles, les échanges difficiles entre les membres d’une même famille, leurs différences et leurs similarités. Accrochées dans une scénographie en constante évolution, les œuvres de l’artiste illustrent son ressenti face à cette nouvelle famille. Un mélange de collages, de photographies et de poèmes tentant de donner du sens aux souvenirs, et aux liens d’hérédités. Une création plastique d’une grande maturité, qu’elle continue avec Hang Up, suite de ce premier chapitre, financé par une campagne de financement participatif.
© Prune Phi