Bertrand Cizeau, directeur de la communication et directeur adjoint de l’engagement d’entreprise de BNP Paribas, cocréateur du VR Arles Festival. Il revient sur les étapes clés de cet évènement initié par Fisheye aux Rencontres d’Arles.
Bertrand Cizeau : Comment résumeriez-vous la philosophie du VR Arles Festival ?
Pour BNP Paribas, qui entretient une histoire commune avec le cinéma depuis plus de cent ans, il nous est apparu naturel de nous engager dans l’aventure du VR Arles Festival. Accompagner le 7e art, c’est aussi accompagner une industrie qui se transforme sous les effets de la révolution numérique. Créé en 2016, ce festival est né d’une intuition et d’un constat. L’intuition était de considérer les technologies immersives comme la clé pour expérimenter différemment notre monde. Ensuite, nous avions constaté que la réalité virtuelle était principalement entre les mains des techniciens, et nous voulions voir comment les auteurs et les artistes s’en emparaient. De ce point de vue, les choses ont beaucoup évolué. La créativité ne cesse d’être repoussée dans le domaine de la VR, et c’est précisément ce que le VR Arles Festival met en exergue chaque année. C’est un poste d’observation avancé où se joue la rencontre entre la créativité et la technologie. Avec 40 000 visiteurs lors de l’édition 2018, le VR Arles Festival est une des manifestations les plus importantes dans son domaine.
HanaHana © Mélodie Mousset
Le VR Arles Festival pourrait sembler un ovni au milieu des Rencontres, pourtant il s’est immédiatement intégré dès sa création. Comment expliquer ce succès ?
Ce festival est né d’une rencontre de trois cocréateurs, celle entre Fisheye, qui a fait naître ce projet ; les Rencontres d’Arles, qui lui ont donné un cadre ; et BNP Paribas, qui a apporté son soutien. L’histoire entre BNP Paribas et la réalité virtuelle s’étend d’ailleurs à ses activités et s’intègre dans un écosystème global. Le groupe a ainsi développé des services inédits, destinés à enrichir l’expérience client, grâce à la réalité virtuelle. Évidemment, la question de l’accueil du public arlésien, connu pour son exigence et son attachement à la photographie, était un enjeu. Mais dès le départ, l’accueil a été bien supérieur aux attentes. Les visiteurs étaient heureux de voir une nouvelle forme de création émerger et l’accès à une richesse de contenu. Le fait aussi d’avoir une vision large qui mélange fiction, documentaire et expérience artistique crée la singularité du VR Arles Festival, qui n’a cessé de trouver de nouveaux territoires à explorer. BNP Paribas a toujours soutenu la création et le talent, c’est donc assez naturellement que nous nous inscrivons dans cette aventure.
Gloomy Eyes © Jorge Tereso et Fernando Maldonado
Avec trois volets (Fictions, Documentaires et Art), le festival se distingue de tout ce qui existe en matière de VR. Est-ce que les expériences immersives peuvent révolutionner notre manière de dire le monde comme la photo l’a fait ?
Les technologies immersives vont jouer un rôle bien plus large dans nos vies que celui d’un divertissement. Nous voyons, au sein du festival, comment la VR permet de repousser les limites de notre rapport au monde. Les Rencontres d’Arles, qui accueillent le VR Arles Festival, ont permis de montrer des visions d’auteurs et d’artistes qui sont devenus des figures majeures. Près de deux cents ans après son invention, la photo continue d’impacter notre société de manière globale. Les technologies immersives sont bien plus récentes et nous devons être attentifs à leur évolution. Avoir la chance de le faire sous l’ombre protectrice de la photo permet de prendre un peu de recul pour savoir ce qui restera dans le temps.
Accused #2 :Walter Sisulu © Nicolas Champeaux et Gilles Porte
Image d’ouverture, HanaHana © Mélodie Mousset