Pendant quinze jours, suivez au quotidien le voyage en Chine de Benoît Baume, le fondateur de Fisheye, parti à la rencontre de la photographie dans l’empire du Milieu. Découvrez, à travers ce troisième épisode, les expositions arlésiennes.
Le Jimei Arles Festival propose huit expositions tirées des Rencontres d’Arles 2017 dont celle sur l’Iran. Je n’avais pas pu apprécier à sa juste valeur cette dernière, qui s’était déroulée dans l’église Sainte-Anne, tant les photos et les auteurs étaient nombreux et entassés dans cet espace plus habitué aux exhibitions solo qu’aux grands shows collectifs. À Jimei, j’ai pris beaucoup de plaisir à revoir Iran, année 38 qui, dans une scénographie plus aérée, dévoilait sa pleine mesure.
Le soir, j’ai eu la chance de passer du temps avec Mathieu Pernot qui présentait de nouveau l’exposition Les Gorgan, 1995-2015, son travail sur une famille rom qui a reçu tant de louanges l’été passé. L’homme est à la hauteur de ses images : simple, brillant et percutant.
Dans le prix Découverte, qui marche ici selon l’ancienne formule avec des curateurs, on note Siu Wai Hang qui propose des installations photographiques étonnantes comme ces flipboards automatiques qui montrent des vues extérieures de camps militaires près de Hong Kong et des longues pellicules étirées prises avec des coupures qui mettent en relief le mouvement.
À noter aussi Guo Yingguang qui remporte le prix Figaro Madame pour son travail sur les mères de Shanghai. Ces dernières se retrouvent dans un parc pour proposer leur fils en mariage en indiquant leurs taille, âge, études, profession, salaire, appartement, voiture et autres signes de richesse.
Sans oublier, enfin et surtout, Feng Li, vainqueur du prix Découverte qui sera exposé à Arles en 2018. Proposé par l’incontournable Thomas Sauvin, le photographe de Chengdu a développé une sorte de chasse photographique au flash, souvent de nuit, dans sa série White Night. Il découvre dans l’ordinaire l’extraordinaire et révèle une galerie de personnages – entre ceux immortalisés par Diane Arbus et les héros de Stranger Things – qui brouille tous nos repères sur le réel.
Travail de Guo Yingguang qui remporte le prix Figaro Madame pour son travail sur les mères de Shanghai qui se retrouvent dans un parc pour proposer leur fils en mariage en indiquant leurs taille, âge, études, profession, salaire, appartement, voiture et autres signes de richesse. Son travail devrait être exposé à Arles en 2018 © Fisheye
Un des tableaux de la série Les Gorgan, 1995-2015 de Mathieu Pernot. L’exposition est toujours aussi forte même si la Maison des peintres d’Arles lui rendait mieux hommage © Fisheye
Feng Li, la révélation de ce Jimei Arles Festival, proposé par Thomas Chauvin. Il a également réalisé une série sur Paris montrée brièvement à la galerie Oberkampf en novembre dernier © Fisheye
Série Public Place deMorteza Niknahad & Behnam Zakeri qui montre des situations imaginaires de la vie public iranienne. L’exposition Iran, année 38 bénéficie ici d’une scénographie bien plus heureuse qu’à Arles ©
Image d’ouverture : Espace public, 2015 © Morteza Niknahad & Behnam Zakeri