L’âme slave de Vincent Perez

02 mars 2017   •  
Écrit par Fisheye Magazine
L’âme slave de Vincent Perez

« Citoyen du monde », c’est ainsi que Vincent Perez aime à se définir. Sans doute à cause de ses origines qui mêlent la Suisse, où il est né, à l’Espagne et l’Allemagne d’où sont issus ses parents. Et on pourrait y ajouter le Sénégal, le pays de naissance de sa femme… Mais c’est en Russie que l’acteur et réalisateur a décidé de renouer avec ses premières amours photographiques. Un pays où il va depuis une vingtaine d’années et qui l’inspire.

« La Russie fait partie de ma vie. Difficile d’expliquer pourquoi… “Le cœur des Russes est aussi vaste que la Russie” »,

reprend l’acteur en citant Dostoïevski dans L’Idiot. Un sentiment qui est aussi le sien et que l’on retrouve en parcourant les portraits de ces femmes et de ces hommes rencontrés lors de ses différents voyages. Acteurs de théâtre, personnages de cirque, danseuses classiques, artistes dans leurs ateliers, jeunes mariés, anciens combattants ou médaillés du travail, on sent dans ces corps et ces visages une fierté empreinte de nostalgie. Peut-être quelque chose qui s’approche de ce que l’on nomme communément l’âme slave.

L’âme slave de Vincent Perez
© Vincent Perez
L’âme slave de Vincent Perez
© Vincent Perez

 Ambivalence

Les années Union soviétique ont accaparé l’identité des Russes. L’individualisme s’est rangé derrière l’idéologie du communisme. Aujourd’hui certains Russes semblent regretter cette période, disant que la vie d’avant était plus facile. Aujourd’hui leur vie est complexe, partagée entre un besoin d’émancipation individuelle et une retenue profondément liée à l’histoire du pays. Cette ambivalence incarne l’âme slave telle que je me la représente , précise Vincent Perez

Avant de s’orienter vers une carrière d’acteur et de réalisateur, Vincent Perez a suivi une formation de photographe à Vevey, en Suisse, et c’est donc en technicien averti qu’il a repris son boîtier pour réaliser cette série de portraits. « La nécessité de me replonger dans la photographie est devenue incontournable. Elle est revenue comme un élément restructurant dans une période de ma vie où j’avais besoin de faire un travail sur moi-même, explique l’acteur. J’ai utilisé le moyen format Pentax 645 avec une seule optique, le 45 mm et, pour beaucoup d’images, je me suis servi d’un flash ring atténué par un diffuseur circulaire. Je voulais faire ressortir les détails de l’image et les couleurs. » Cette série sur Les Russes – actuellement présentée à la MEP avec d’autres portraits réalisés à Paris pour cette exposition – fera l’objet d’une publication à l’automne aux éditions Robert Delpire, accompagnée d’une contribution de l’écrivain Olivier Rolin.

L’âme slave de Vincent Perez
© Vincent Perez
L’âme slave de Vincent Perez
© Vincent Perez
L’âme slave de Vincent Perez
© Vincent Perez
L’âme slave de Vincent Perez
© Vincent Perez

En (sa)voir plus

L’exposition :

Identités
Jusqu’au 9 avril 2017
Maison européenne de la photographie
5/7 rue de Fourcy, Paris (75)
www.mep-fr.org

Explorez
La RATP invite Fisheye à célébrer l’année de la mer dans son réseau métropolitain
© Julia Gat
La RATP invite Fisheye à célébrer l’année de la mer dans son réseau métropolitain
Pour la troisième année consécutive, la RATP a convié Fisheye à exposer les photographies de talents émergents dans les stations de son...
25 janvier 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Les coups de cœur #528 : Mélodie Roulaud et LickieMcGuire
© LickieMcGuire
Les coups de cœur #528 : Mélodie Roulaud et LickieMcGuire
Mélodie Roulaud et LickieMcGuire, nos coups de cœur de la semaine, se livrent toutes deux à une pratique photographique ayant trait à...
20 janvier 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Blue Monday : 24 séries de photographies qui remontent le moral 
© Charlotte Robin
Blue Monday : 24 séries de photographies qui remontent le moral 
Depuis 2005, chaque troisième lundi de janvier est connu pour être le Blue Monday. Derrière ce surnom se cache une croyance, née d’une...
18 janvier 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Marilia Destot : dans le paysage sommeille la mémoire du temps qui passe
© Marilia Destot
Marilia Destot : dans le paysage sommeille la mémoire du temps qui passe
Dans Memoryscapes, Marilia Destot poursuit son travail de collages aux lignes épurées. À travers cette nouvelle série au long...
15 janvier 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Dans l'œil de Yshao Lin : reconnecter avec sa terre et son histoire
© Yshao Lin. When They Ring Those Golden Bells.
Dans l’œil de Yshao Lin : reconnecter avec sa terre et son histoire
Cette semaine, plongée dans l’œil de Yshao Lin. Avec son projet When They Ring Those Golden Bells, il explore sa terre natale, Hujiang...
Il y a 4 heures   •  
Écrit par Marie Baranger
Les coups de cœur #529 : Diane Velex et Sára Kölcsey
© Diane Velex
Les coups de cœur #529 : Diane Velex et Sára Kölcsey
Diane Velex et Sára Kölcsey, nos coups de cœur de la semaine, expriment leurs émotions à travers l’objectif. La première dévoile ses...
Il y a 9 heures   •  
Écrit par Marie Baranger
Les images de la semaine du 20.01.25 au 26.01.25 : intimité et société
© amos.waits / Instagram
Les images de la semaine du 20.01.25 au 26.01.25 : intimité et société
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les pages de Fisheye nous livrent autant de récits intimes que de réalités prenant place dans nos...
26 janvier 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
La RATP invite Fisheye à célébrer l’année de la mer dans son réseau métropolitain
© Julia Gat
La RATP invite Fisheye à célébrer l’année de la mer dans son réseau métropolitain
Pour la troisième année consécutive, la RATP a convié Fisheye à exposer les photographies de talents émergents dans les stations de son...
25 janvier 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet