Les coups de cœur #214

19 novembre 2018   •  
Écrit par Anaïs Viand
Les coups de cœur #214

Cette semaine, la rédaction a sélectionné le travail de deux photographes français. Mathias Ponard livre une vision poétique du Liban tandis que Cécile André expose ses portraits délicats. Voici les coups de cœur #214.

Cécile André

Cécile André, 30 ans, vit en Bretagne. Graphiste de formation, Cécile a toujours été passionnée par l’image, la composition et les couleurs. À l’âge de dix ans, elle découvre la chambre noire avec son grand-père. Depuis, elle ne cesse de développer une approche photographique liée à l’affecte. Aujourd’hui, elle voit la photographie comme exorcisme. « J’essaye de m’inspirer de tout sauf du flux d’images dans lequel nous sommes constamment plongés. Je vais beaucoup au musée, j’adore la peinture et la sculpture…Mon entourage m’inspire également, c’est très important pour moi de m’entourer de personnes créatives », explique-t-elle. « Les gens autour de moi m’ont toujours fasciné, confie-t-elle. J’aime savoir lire une émotion ou deviner une pensée en regardant un visage. J’aime aussi imaginer la vie des personnes que je croise, capter une énergie et me servir de l’autre comme d’un miroir ». En photographiant ses modèles – essentiellement féminins – elle parvient à magnifier un espace par un corps. Un travail expérimental fascinant.

© Cécile André

© Cécile André© Cécile André

© Cécile André

© Cécile André

Mathias Ponard

Après des études littéraires, Mathias Ponard, 22 ans, a choisi d’intégrer l’école de l’image Gobelins, en Bachelor photographie où il est actuellement en deuxième année. « J’ai toujours eu une relation étroite avec l’image. Je me suis d’abord plongé dans le monde du cinéma, un univers qui m’a longtemps fasciné. Le cinéma regroupe à peu près tout ce que j’aime : littérature, musique et une esthétique souvent très inspirante », explique-t-il. « Mon approche est assez frontale, je réalise mes photos sans construction préalable ; j’aime prendre une photo sur l’instant, dans la spontanéité d’un moment vécu », précise-t-il.

Pour cette série réalisée au Liban en octobre dernier, il a utilisé un vieil argentique Pentax 24×36. Un texte, un instant donné, une photo de Bernard Plossu ou encore une carcasse de voiture oubliée au Liban…Mathias capture la poésie dans les éléments qu’il croise. « Au Liban j’ai passé quelques jours à attendre de voir la mer. Je l’ai découverte le dernier jour. Elle était grise, sombre et dangereuse, aux antipodes  de la Méditerranée sereine. Ça m’a fasciné », confie-t-il. Un voyage poétique et humain à travers le Liban qu’il souhaite poursuivre à Paris. « J’aimerais rencontrer des acteurs de la diaspora libanaise, échanger avec eux sur leur rapport à leur pays d’origine. Je voudrais illustrer ces rencontres de documents d’archives, qui me permettraient de mieux comprendre historiquement et culturellement un pays que j’ai survolé », conclut-il.

© Mathias Ponard© Mathias Ponard
© Mathias Ponard© Mathias Ponard
© Mathias Ponard

© Mathias Ponard

Image d’ouverture © Cécile André

Explorez
Pooya Abbasian remporte la 3e édition du prix Art & Environnement
Oxalis (détail), 2024 © Pooya Abassian
Pooya Abbasian remporte la 3e édition du prix Art & Environnement
Lee Ufan Arles et la Maison Guerlain ont annoncé hier, à la Guerlain Academy, le nom du troisième lauréat de leur prix Art &...
08 octobre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
La sélection Instagram #527 : l'être-nature
© Tetsuo Kashiwada / Instagram
La sélection Instagram #527 : l’être-nature
Trop souvent l’être humain s’est pensé extérieur au monde naturel. Capitalisme et mondialisation en sont en partie responsables. Si la...
07 octobre 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
InCadaqués 2025 : des images entre le vent et la mer
The Wave, Jamaica, 2013 © Txema Yeste, courtesy of Galería Alta
InCadaqués 2025 : des images entre le vent et la mer
Du 9 au 26 octobre 2026, le village côtier de Cadaqués, en Catalogne, devient le théâtre du monde de l’image. Quarante photographes, en...
03 octobre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Photoclimat 2025 : la photographie au service de l’environnement
© Juliette-Andréa Élie / Fondation Avril
Photoclimat 2025 : la photographie au service de l’environnement
Jusqu’au 12 octobre 2025, la 3e édition de la biennale Photoclimat prend ses quartiers à Paris. De la place de la Concorde à celle de...
27 septembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Jeu de Paume : Luc Delahaye, le monde en suspens
© Luc Delahaye
Jeu de Paume : Luc Delahaye, le monde en suspens
Luc Delahaye, ancien grand reporter devenu artiste, transforme le regard documentaire en une méditation silencieuse sur le monde. De ses...
11 octobre 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
Voyage au centre de la terre brésilienne
Périphérie de São Paulo, 2020 @Vincent Catala
Voyage au centre de la terre brésilienne
Comment représenter un pays de façon juste et nuancée, loin des clichés véhiculés autour de ce dernier ? L’impressionnant Île-Brésil de...
10 octobre 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Prix Photographie & Sciences : Julien Lombardi et Richard Pak exposent à la Villa Pérochon
Inframundo, de la série Planeta, 2024 © Julien Lombardi
Prix Photographie & Sciences : Julien Lombardi et Richard Pak exposent à la Villa Pérochon
Du 11 octobre 2025 au 21 février 2026, la Villa Pérochon devient théâtre de sciences, présentant les travaux de Julien Lombardi, lauréat...
10 octobre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
15 séries qui célèbrent l'automne
15 séries qui célèbrent l’automne
Le soleil se fait de plus en plus discret, les feuilles commencent doucement à changer de couleur, quitter sa couette le matin se fait de...
09 octobre 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine