Les coups de cœur #324

18 janvier 2021   •  
Écrit par Anaïs Viand
Les coups de cœur #324

Le voyage, le flou et la végétation urbaine. Tels sont les sujets abordés par nos deux photographes coups de cœur de cette semaine : David Quesada et Anne-Claire Vimal du Monteil.

David Quesada

« Un photographe voyageur ». C’est ainsi que se décrit David Quesada, un artiste né à Barcelone. S’il a démarré sa carrière en tant que graphiste, il est aujourd’hui à la recherche de « nouvelles voies et visions avec le 8e art ». Son leitmotiv ? La beauté dans la simplicité. Établi au Chili, il continue à profiter du voyage, quelles que soient les restrictions. Les images qu’il nous propose ici ont été réalisées lors d’un voyage entre la Biélorussie et l’Ukraine. « Une observation des campagnes au regard des révolutions politiques », commente le photographe. « Quand je suis arrivé à Minsk, en Biélorussie, en juillet dernier, il n’y avait pas de Covid, pas de confinement. Les gens se retrouvaient pour faire la fête dans la rue. Ils s’amusaient jusqu’au moment où la révolution est arrivée. En Ukraine, il y avait des restrictions, mais pas aussi strictes qu’en Europe centrale », se souvient-il. « En traversant l’Orient, j’ai songé à la manière dont mes pieds s’alourdissaient pour ralentir la mort. Ils ont appelé cela la distance sociale ? Je suppose que ces photos parlent de cette distance. De celle qui persiste, qui est admirée et détestée ». Et quand la proximité surgit, même si c’est pour un court instant, elle devient enviée par ceux qui savent encore l’observer.

© David Quesada© David Quesada
© David Quesada© David Quesada

© David Quesada© David Quesada

© David Quesada

Anne-Claire Vimal du Monteil

Parisienne d’origine, montréalaise d’adoption, Anne-Claire Vimal du Monteil est diplômée en Audiovisuel et en Histoire de l’Art. « Depuis 2016, je développe la partie artistique de mon travail photographique », confie l’artiste. Au cœur de sa démarche, deux sujets récurrents : le flou et la végétation urbaine. « Lorsqu’un reflet apparait, lorsqu’une matière déformante ou transparente s’immisce entre mon sujet et moi, j’éprouve une immense satisfaction à la vue de la nouvelle apparence. Quelque chose d’autre que la vision tangible et rationnelle de la réalité s’offre alors à moi. J’aime sa douceur, sa poésie, son ouverture, la liberté qu’il donne à celui qui regarde et interprète. Ma démarche s’inscrit dans la lignée pictorialiste et impressionniste. Ici la sensation et l’émotion priment sur la représentation précise du sujet », explique-t-elle. Concernant son autre thème de prédilection, la citadine amoureuse de la nature déclare : « Cela m’a permis de m’interroger sur le rapport que la société moderne occidentale a depuis longtemps établi avec la nature. La manifestation d’une ambivalence domination/amour apparait dans les villes majoritairement sous forme de parterres sur les trottoirs, de petits jardins ou de parcs. La nature y est contrôlée et sculptée par l’humain pour son agrément et son bien-être. Comment grâce à la connaissance des fonctionnements du végétal pourrions-nous faire évoluer notre anthropocentrisme vers un rapport équilibré et respectueux du vivant qui nous entoure ? ». Une poésie qui interroge.

© Anne Claire Vimal du Monteil© Anne Claire Vimal du Monteil
© Anne Claire Vimal du Monteil© Anne Claire Vimal du Monteil
© Anne Claire Vimal du Monteil© Anne Claire Vimal du Monteil

© Anne-Claire Vimal du Monteil

Explorez
Pooya Abbasian remporte la 3e édition du prix Art & Environnement
Oxalis (détail), 2024 © Pooya Abassian
Pooya Abbasian remporte la 3e édition du prix Art & Environnement
Lee Ufan Arles et la Maison Guerlain ont annoncé hier, à la Guerlain Academy, le nom du troisième lauréat de leur prix Art &...
08 octobre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
La sélection Instagram #527 : l'être-nature
© Tetsuo Kashiwada / Instagram
La sélection Instagram #527 : l’être-nature
Trop souvent l’être humain s’est pensé extérieur au monde naturel. Capitalisme et mondialisation en sont en partie responsables. Si la...
07 octobre 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
InCadaqués 2025 : des images entre le vent et la mer
The Wave, Jamaica, 2013 © Txema Yeste, courtesy of Galería Alta
InCadaqués 2025 : des images entre le vent et la mer
Du 9 au 26 octobre 2026, le village côtier de Cadaqués, en Catalogne, devient le théâtre du monde de l’image. Quarante photographes, en...
03 octobre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Photoclimat 2025 : la photographie au service de l’environnement
© Juliette-Andréa Élie / Fondation Avril
Photoclimat 2025 : la photographie au service de l’environnement
Jusqu’au 12 octobre 2025, la 3e édition de la biennale Photoclimat prend ses quartiers à Paris. De la place de la Concorde à celle de...
27 septembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Dans l'œil de Nathalie Champagne : la résilience de Ludivine
Ludivine, attente avant la compétition, Championnat de France, Reims, 2022 © Nathalie Champagne
Dans l’œil de Nathalie Champagne : la résilience de Ludivine
Nathalie Champagne signe sa première publication aux éditions Photopaper. Figures imposées, figures libres retrace le parcours de...
Il y a 8 heures   •  
Écrit par Marie Baranger
Coups de cœur #562 : Cloé Leservoisier et Geekandstar
Série Where free people meet © Cloé Leservoisier
Coups de cœur #562 : Cloé Leservoisier et Geekandstar
Cloé Leservoisier et Patrick, alias Geekandstar, nos coups de cœur de la semaine, jouent avec les couleurs pour altérer – ou...
13 octobre 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Les images de la semaine du 6 octobre 2025 : expositions automnales
Éphémère, de la série Deuil blanc © Flore Prébay
Les images de la semaine du 6 octobre 2025 : expositions automnales
C’est l’heure du récap ! À l’approche des vacances de la Toussaint, les pages de Fisheye vous dévoilent de nouvelles expositions à...
12 octobre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Jeu de Paume : Luc Delahaye, le monde en suspens
© Luc Delahaye
Jeu de Paume : Luc Delahaye, le monde en suspens
Luc Delahaye, ancien grand reporter devenu artiste, transforme le regard documentaire en une méditation silencieuse sur le monde. De ses...
11 octobre 2025   •  
Écrit par Costanza Spina