Les coups de cœur #391

01 juin 2022   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Les coups de cœur #391

De l’onirisme au réel, Benjamin Carrot et Laura Aubrée, nos coups de cœur #391, ont des thèmes de prédilection bien différents. Leur point commun ? Tous deux posent un regard sensible sur leur environnement.

Benjamin Carrot

Web designer et photographe freelance de 28 ans, Benjamin Carrot a découvert le 8e art en 2015 grâce à un boîtier argentique qu’on lui avait offert. Quatre ans plus tard, il décide de se consacrer davantage à cette passion naissante en développant une écriture plus personnelle. Travaillant aujourd’hui à la confection de sites et applications pour Le Monde, notamment, l’auteur a vu, au contact des journalistes du média, sa pratique évoluer davantage. « J’utilise la photographie pour faire passer des émotions et mettre en avant des situations souvent peu visibles. En sortant dans la rue, je recherche la solitude qui frappe nos cités urbaines, pourtant si denses. Quand je couvre des manifestations, je prends aussi souvent le temps de shooter les spectateurs de ces cortèges. Je m’interroge ainsi sur leurs sentiments : ressentent-ils de la peur ? De l’indifférence ? Ou de la sympathie ? », raconte-t-il. En parallèle, Benjamin Carrot explore une sphère plus intime : le monde des fêtes. Un univers où flous artistiques et tonalités douces viennent nourrir un besoin d’enivrement et de liberté décuplé par la crise sanitaire. Entre les faisceaux lumineux des fumigènes et ceux des néons nocturnes, les bras levés des militants et ceux des danseurs, le photographe parvient à capter des instants de grâce, des portraits poignants au cœur d’une foule. Qu’il s’agisse d’une quête de justice, ou tout simplement de plaisir.

© Laura Aubrée

© Benjamin Carrot© Benjamin Carrot

© Benjamin Carrot

© Benjamin Carrot© Benjamin Carrot

© Benjamin Carrot

Laura Aubrée

« 

Regnum Naturae est un projet sur lequel j’ai travaillé deux ans, lorsque j’habitais à Londres. J’écrivais à cette époque un essai dont le thème était « La photographie en tant qu’objet ». De là, je me suis lancée dans l’aventure du collodion humide… Je suis tombée amoureuse de ce procédé aux tonalités uniques et à la finesse incomparable. Il me fait penser à une sorte de rituel, une méditation aux vapeurs d’éther. Questionnant la place de l’Homme, et mêlant rêve et cauchemar, lumière et obscurité, ce projet s’inspire des différents mythes des Métamorphoses d’Ovide – tel que celui de Deucalion et Pyrrha, dans lequel l’humanité est punie de sa perversité », relate Laura Aubrée. Née en 1993 en France, c’est le voyage qui a tout d’abord inspiré cette artiste – Belgique, Angleterre, Europe de l’Est, Amérique du Sud… Au gré de ses déambulations, elle découvre différents procédés, affirme son amour des techniques anciennes et de l’argentique et construit un univers onirique aux contrastes et nuances poétiques, qu’elle développe aujourd’hui dans son atelier à Brest. Inspirée par les écrits de Lewis Carroll, le surréalisme de Dora Maar, Man Ray et André Kertész, et les regards de Sally Mann ou encore de Sarah Moon, elle rassemble imaginaire et réalisme, nature et culture, mythologie et technicité pour partager sa vision singulière de notre environnement.

© Laura Aubrée© Laura Aubrée

© Laura Aubrée

© Laura Aubrée© Laura Aubrée

© Laura Aubrée

© Laura Aubrée

Image d’ouverture : © Benjamin Carrot

Explorez
Les images de la semaine du 14 avril 2025 : mémoire et conversations
© Louise Desnos
Les images de la semaine du 14 avril 2025 : mémoire et conversations
C’est l’heure du récap ! Récits intimes, histoires personnelles ou collectives, approches de la photographie… Cette semaine, la mémoire...
20 avril 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
5 coups de cœur qui expérimentent avec le médium
© Carla Lesueur
5 coups de cœur qui expérimentent avec le médium
Tous les lundis, nous partageons les projets de deux photographes qui ont retenu notre attention dans nos coups de cœur. Cette semaine...
14 avril 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Les images de la semaine du 7 avril 2025 : souvenirs et réalités cachées
© Francesca Forquet
Les images de la semaine du 7 avril 2025 : souvenirs et réalités cachées
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les photographes de Fisheye évoquent les souvenirs et les réalités cachées dans des approches...
13 avril 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Francesca Forquet sur la piste des corgis sprinteurs
© Francesca Forquet
Francesca Forquet sur la piste des corgis sprinteurs
Imaginez une plage californienne baignant sous le soleil et ajoutez-y des centaines de corgis en effervescence, vêtus de costumes...
11 avril 2025   •  
Écrit par Cassandre Thomas
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Émeline Amétis : la possibilité d’un geste
© Émeline Amétis, Oh murmure, ta traversée est le mât de notre vaisseau
Émeline Amétis : la possibilité d’un geste
Circulation(s) – le festival du collectif Fetart à la direction artistique entièrement féminine – fête ses quinze ans cette année...
26 avril 2025   •  
Écrit par Milena III
Achtung Kultur : une déclinaison de l'intime par la jeune création allemande
© Anna Streidl
Achtung Kultur : une déclinaison de l’intime par la jeune création allemande
Jusqu’au 17 mai 2025, l’association Achtung Kultur célèbre la création émergente au Consulat général d’Allemagne de Bordeaux....
25 avril 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Stefan Dotter, dans le sillage des femmes de la mer
© Stefan Dotter
Stefan Dotter, dans le sillage des femmes de la mer
Photographe allemand installé à Tokyo, Stefan Dotter signe, avec Women of the Sea, une immersion sensible au cœur d’une tradition...
25 avril 2025   •  
Écrit par Cassandre Thomas
Kyotographie : cap sur Kyoto, où l’image devient territoire
© Mao Ishikawa
Kyotographie : cap sur Kyoto, où l’image devient territoire
Direction le Japon, plus précisément Kyoto, où le festival Kyotographie, fondé en 2013 par Lucille Reyboz et Yusuke Nakanishi, explore...
25 avril 2025   •  
Écrit par Fabrice Laroche