À paraître aux Éditions de Juillet en mars prochain, le deuxième livre de Stéphane Mahé, Mood, offre un regard apaisé sur le réel et son mystère. Pré-commandez, avant le 28 février, cet ouvrage grâce à la campagne de financement participatif !
Stéphane Mahé situe le début de son intérêt pour la photographie au début des années 2000, soit précisément au moment où le numérique entre dans le monde de la photographie. Tant et tant qu’il a choisi cette porte ouverte sur l’inconnu, plutôt que de poursuivre ce qu’il savait faire : la musique. Dans cette nouvelle manière de s’exprimer, il trouve autant un rapport nouveau à la matière artistique – « La photographie numérique me semblait plus accessible avec ce côté “tu shootes ce que tu vois”», confie-t-il – qu’une possibilité d’apprendre de manière autodidacte. Depuis ses débuts, il aura expérimenté divers biais photographiques, avant de se concentrer sur les boîtiers hybrides, comme sur son smartphone. « L’arrivée des premiers smartphones, même avec une qualité optique assez médiocre, m’a donné envie de construire, penser davantage en série photographique », détaille-t-il.
S’approcher du surréel
Mood fait suite à Somewhere, paru en 2018, et reprend cette idée d’une errance irréelle et d’un abandon radical hors de l’espace et du temps. Mais si dans Somewhere, la notion de lieu et d’espace prenait une place importante, « avec Mood, il est davantage question d’ambiances et d’émotions », précise l’artiste. D’où une importance accordée à la lumière et la mise en mouvement de scènes photographiques mystérieuses et oniriques. Une poésie évoquée également à travers les quelques mots de l’écrivain Yvon Le Men, qui ouvrent l’objet :
« C’est la nuit
qui fait la lumière
quand elle se répand
comme de l’eau sur la plaine »
On pourrait dire que la pratique photographique de Stéphane Mahé est une mise en scène permanente d’un instant sacré. Caravage, Rembrandt, Hopper… ces artistes constituent d’ailleurs pour lui « des ressources spirituelles qui s’infusent en [lui] et sans doute participent à ce qu[‘il est] photographiquement ». À en croire l’artiste qui rejette toute scénographie, l’essentiel de ses œuvres relèvent du cliché non prémédité, instinctif, « soumis au désir incontrôlé de céder à l’appel du dehors », ajoute-t-il. Il se laisse alors capturer par le miracle des choses qui se présentent à lui et tente de restituer l’instant brut de la manière la plus fidèle possible. On retrouve également, dans le travail de Stéphane Mahé, la sensibilité d’Harry Gruyaert et ses jeux de clair-obscur. Au cœur de ce décor ni tout à fait déserté ni tout à fait habité, les personnages, souvent solitaires, toujours énigmatiques, s’intègrent dans la cohérence de ses tableaux comme s’ils étaient faits pour y habiter.
Mood paraîtra en mars 2023. Pour permettre la fabrication du livre, les éditions de Juillet ont lancé un appel à financement participatif. Vous pouvez y participer jusqu’au 28 février ! Son travail est actuellement exposé à la galerie Le Lieu à Lorient jusqu’au 12 mars.
© Stéphane Mahé