Les secrets de Joel Meyerowitz

07 mai 2020   •  
Écrit par Anaïs Viand
Les secrets de Joel Meyerowitz

En février dernier paraissait le livre master class Une vision de la photographie – Joel Meyerowitz. Il aura fallu attendre le confinement pour se plonger dans cet ouvrage très instructif.

Exposé dans le monde entier, professeur renommé, Joel Meyerowitz est un photographe de rue internationalement reconnu. Il est aussi celui qui a participé au passage à la photographie en couleurs au cours des années 1960 et 1970. Revenons sur le deuxième élément : la pédagogie. Dans l’ouvrage Une vision de la photographie – Joel Meyerowitz, l’artiste dévoile quelques incontournables pour qui souhaite devenir un « bon » photographe ou accéder à ses pensées. Langage corporel, réflexions sur la composition ou sources d’inspirations, Joel Meyerowitz dévoile quelques-uns de ses secrets au cours de 20 courtes leçons. Il nous conte ses débuts – sa rencontre avec Robert Frank – et revient sur des prises de vue précises, autant de prétextes utiles pour livrer le fond de sa pensée. Dans le chapitre 3 intitulé « Prenez possession de la rue », on (re)découvre par exemple son rapport à la rue, son terrain de jeu favori. « La rue nous appartient. C’est un espace public : chaque objet qui s’y trouve est une cible acceptable. (…) Vous devez avoir le goût de la vie urbaine. Elle est chaotique. Si vous êtes à l’aise dans le désordre, vous trouverez votre voie. Dans la rue, il est important de pouvoir observer l’ensemble du cadre », confie-t-il.

« Lorsque vous tenez votre appareil photo, vous disposez d’un permis de voir. Et voir est l’essence même de la photographie. Vous apprenez sur vous-même comme sur votre environnement : au fil de plus de 55 années de pratique, la photographie m’a enseigné tout ce que je sais du monde et de moi-même ».

Est-il possible de tout photographier ? Vaste question à laquelle Joel Meyerowitz apporte quelques éclairages au regard de l’une de ses images réalisées à New York en 1974. « D’une certaine manière, photographier les personnes infirmes ou blessées revient au moins à reconnaître leur existence. Nous devons rester humbles et admettre que nous sommes tous humains, avec diverses silhouettes, tailles, couleurs, etc. Vous ne vous moquez pas ; vous montrez juste ce qui est ». Créez des liens, trouvez l’histoire, ouvrez-vous à l’humour, découvrez la beauté et le sens de l’ordinaire… Les conseils du photographe dépassent la simple théorie si bien que l’ouvrage s’apparente à un guide spirituel dont la maxime serait : « La photographie est un sport d’optimiste ».

Une vision de la photographie Joel Meyerowitz, Éditions Eyrolles, 15,90 €, 128 p.

© Joel Meyerowitz© Joel Meyerowitz© Joel Meyerowitz© Joel Meyerowitz

© Joel Meyerowitz

Explorez
Pooya Abbasian remporte la 3e édition du prix Art & Environnement
Oxalis (détail), 2024 © Pooya Abassian
Pooya Abbasian remporte la 3e édition du prix Art & Environnement
Lee Ufan Arles et la Maison Guerlain ont annoncé hier, à la Guerlain Academy, le nom du troisième lauréat de leur prix Art &...
08 octobre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
La sélection Instagram #527 : l'être-nature
© Tetsuo Kashiwada / Instagram
La sélection Instagram #527 : l’être-nature
Trop souvent l’être humain s’est pensé extérieur au monde naturel. Capitalisme et mondialisation en sont en partie responsables. Si la...
07 octobre 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
InCadaqués 2025 : des images entre le vent et la mer
The Wave, Jamaica, 2013 © Txema Yeste, courtesy of Galería Alta
InCadaqués 2025 : des images entre le vent et la mer
Du 9 au 26 octobre 2026, le village côtier de Cadaqués, en Catalogne, devient le théâtre du monde de l’image. Quarante photographes, en...
03 octobre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Photoclimat 2025 : la photographie au service de l’environnement
© Juliette-Andréa Élie / Fondation Avril
Photoclimat 2025 : la photographie au service de l’environnement
Jusqu’au 12 octobre 2025, la 3e édition de la biennale Photoclimat prend ses quartiers à Paris. De la place de la Concorde à celle de...
27 septembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Les images de la semaine du 13 octobre 2025 : parcours photographique 
© Sander Vos
Les images de la semaine du 13 octobre 2025 : parcours photographique 
C’est l’heure du récap ! En ce premier week-end des vacances de la Toussaint, les pages de Fisheye vous présentent des expositions à...
Il y a 4 heures   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Maryam Firuzi : broder la mémoire, photographier la révolte
© Maryam Firuzi
Maryam Firuzi : broder la mémoire, photographier la révolte
Photographe et artiste iranienne, Maryam Firuzi explore la mémoire collective et les silences imposés aux femmes à travers une œuvre où...
18 octobre 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
Rachel Seidu : être queer à Lille et à Lagos, une fierté émancipatrice
Peas in a Pod II, Emma et Maë, Lille, 2025. © Rachel Seidu
Rachel Seidu : être queer à Lille et à Lagos, une fierté émancipatrice
Dans le cadre du programme hors les murs de l’Institut pour la photographie de Lille, l’artiste nigériane Rachel Seidu expose Peas in a...
17 octobre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Goliarda Sapienza regardée par Francesca Todde
Francesca Todde, IUZZA. Goliarda Sapienza, Fiordo di Furore (SA), house built into the cliff rock, 2024
Goliarda Sapienza regardée par Francesca Todde
Avec IUZZA. Goliarda Sapienza, Francesca Todde propose un livre qui explore l’imaginaire de l’autrice sicilienne, sans chercher à...
17 octobre 2025   •  
Écrit par Milena III