Julie Arnoux : panser l’environnement et l’être en haïkus

03 janvier 2023   •  
Écrit par Ana Corderot
Julie Arnoux : panser l'environnement et l’être en haïkus

La forêt brûle, le brouillard enfumé prolifère, l’écosystème peu à peu disparaît. Un scénario catastrophe qui a pris le dessus sur notre réalité, et ceci Julie Arnoux en a bien conscience. Née dans la région bordelaise, où elle habite depuis 1974, elle a vécu les terribles incendies qui ont dévasté le bassin d’Arcachon l’été dernier. De ce cauchemar éveillé a vu le jour Camsuza, ode à la reconnexion avec la nature. « Il est très difficile de vouloir mettre des mots sur des émotions profondes, qui viennent des tréfonds et qui ne passent pas toujours par l’entendement. Mais je souhaiterais que chacun prenne le temps d’observer, de sentir, de réaliser à quel point la nature, la végétation, nos arbres sont des choses importantes pour notre équilibre mental et physique », avoue-t-elle. S’étant retirée dans les Pyrénées pour créer, Julie Arnoux a débuté une guérison double : celle de l’environnement et de son être. En connexion avec les montagnes, elle a alors réalisé des images qu’elle a ensuite passées en négatif, puis colorisées. S’ensuivent des créations aux horizons uniques où chaque teinte aurait une émotion associée. Un bleu paresse, un orange chaleur, un mauve mélancolie… Le vivant se reconstruit, se réinvente sous nos mines enchantées. « Passer en négatif agit comme un révélateur, changer les couleurs, mais garder le sujet principal, ses contours et son épaisseur. La vision est différente, on prend le temps de regarder, de fixer, de se projeter. Chacun avec son histoire interprétera ces paysages. Même si ces clichés ont été pris en vallée d’Aspe on pourrait les imaginer venus du Japon ou des rivages corses… » Dans ses paysages, quelques nus surgissent. Ce sont ceux d’une série qui a suivi, où l’artiste a utilisé le même procédé, évoquant un lien immuable entre la beauté et la vulnérabilité de l’humain. Pareils à de petits haïkus, les œuvres de Julie Arnoux réparent les blessures du monde et nous plongent dans un univers dont on oserait profaner l’harmonie.

© Julie Arnoux

 

© Julie Arnoux© Julie Arnoux

 

© Julie Arnoux

© Julie Arnoux

 

© Julie Arnoux

 

© Julie Arnoux

 

© Julie Arnoux

 

© Julie Arnoux © Julie Arnoux© Julie Arnoux

 

© Julie Arnoux

© Julie Arnoux

Explorez
Dans l’œil d’Aletheia Casey : le rouge de la colère et du feu
© Aletheia Casey
Dans l’œil d’Aletheia Casey : le rouge de la colère et du feu
Cette semaine, nous vous plongeons dans l’œil d’Aletheia Casey, dont nous vous avons déjà parlé il y a quelques mois. Pour Fisheye, elle...
28 avril 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Les images de la semaine du 21 avril 2025 : la Terre à l’honneur
© Thomas Amen
Les images de la semaine du 21 avril 2025 : la Terre à l’honneur
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les pages de Fisheye célèbrent la Terre. Dans des approches disparates, les photographes évoquent...
27 avril 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Rephotographier les monts Uinta pour montrer que le changement climatique s’accélère
© William Henry Jackson, 1870 et Joanna Corimanya, Anahi Quezada, et Town Peterson, 2024.
Rephotographier les monts Uinta pour montrer que le changement climatique s’accélère
En septembre 2024, le géologue Jeff Munroe et l’écologiste Joanna Corimanya entreprenaient un trek de 50 kilomètres dans la toundra des...
23 avril 2025   •  
Écrit par Thomas Andrei
Les photographes dans Fisheye célèbrent la Terre, sa fragilité et sa grandeur
Camsuza © Julie Arnoux
Les photographes dans Fisheye célèbrent la Terre, sa fragilité et sa grandeur
Les photographes publié·es sur Fisheye ne cessent de raconter, par le biais des images, les préoccupations de notre époque. À...
22 avril 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Bienal’25 Fotografia do Porto : bâtir dès maintenant le monde de demain
© Claudia Andujar & A Luta Yanomami
Bienal’25 Fotografia do Porto : bâtir dès maintenant le monde de demain
La Bienal’25 Fotografia do Porto se tiendra du 15 mai au 29 juillet prochain. Cette année, la thématique « Tomorrow Today » traverse les...
01 mai 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Prix Mentor : Au hasard des rencontres
Heidie et Gaëtan. © Émeline Sauser
Prix Mentor : Au hasard des rencontres
Grande gagnante de la finale du prix Mentor à Paris en décembre dernier, Émeline Sauser est de nouveau sur les routes pour poursuivre sa...
01 mai 2025   •  
Écrit par Gwénaëlle Fliti
Focus #77 : La dysmorphophobie vue par Flore Prébay
05:16
Focus #77 : La dysmorphophobie vue par Flore Prébay
Après une pause bien méritée, Focus revient, ce mois-ci, avec un épisode dédié à Flore Prébay et sa série Illusion. Un travail pictural à...
30 avril 2025   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Pôle Nord, corgis et plongeuses japonaises : nos coups de cœur photo d’avril 2025
Images issues de Midnight Sun (Collapse Books, 2025) © Aliocha Boi
Pôle Nord, corgis et plongeuses japonaises : nos coups de cœur photo d’avril 2025
Expositions, immersion dans une série, anecdotes, vidéos… Chaque mois, la rédaction de Fisheye revient sur les actualités photo qui l’ont...
30 avril 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet