« Je me demande souvent comment les générations futures feront l’expérience du patrimoine, de la famille et de la mémoire. La circulation des images contemporaines est devenue trop numérique et fondamentalement éphémère, la plupart des images actuelles seront perdues dans des disques durs cassés. C’est une pensée triste et assez récurrente chez moi, mais en même temps elle me donne la motivation d’imprimer davantage mes images », avoue Alecio Ferrari.Diplômé d’une licence en design graphique de l’université de Falmouth et d’un master en photographie de Rotterdam, l’artiste est aujourd’hui revenu à la ville de toutes ses prémisses, Milan. Petit, il feuilletait compulsivement les albums photos familiaux, passant des heures à déceler les visages inconnus de ses aïeux·les. Aujourd’hui encore, son regard s’appose perpétuellement sur ce qui l’entoure, cherchant à décortiquer les contours de la société. Vouant tout particulièrement un intérêt profond pour les « les artefacts tridimensionnels et la façon dont la lumière est capable de façonner et de mettre en valeur leur forme », il réalise des natures mortes où la couleur trône en reine. Plantes oniriques, ombres murales, réfrigérateurs ouverts sur des aliments en équilibre précaire… Opposant la beauté d’éléments naturels aux objets de nos consommations capitalistes, il explore la complexité du vivant, et la façon dont celle-ci inspire ou affecte notre monde artificiel. « Une image qui me revient sans cesse à l’esprit est une vue de la plage de Jericoacoara, sur la côte nord-est du Brésil. C’était en 2019 et je voyageais à travers le pays, juste un mois avant l’explosion de la pandémie. Le soleil venait de se coucher et je me trouvais sur une dune, capturant des gens et des enfants qui se promenaient le long du rivage. Ces « flocons de feu » qui tombent d’en haut sont le résultat d’une double exposition, une superposition d’images» . Un moment de grâce, résultat d’un savant mélange entre hasard naturel et artifices visuels.
Alecio Ferrari : natures artificielles

© Alecio Ferrari
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