Du 4 juin au 28 septembre 2025, la Maison européenne de la photographie rendra hommage au parcours de Marie-Laure de Decker au moyen d’une grande rétrospective. Tout au long de sa carrière, la photographe française a élaboré un corpus faisant dialoguer l’histoire et l’intime.
La Maison européenne de la photographie s’apprête à rendre hommage à Marie-Laure de Decker en lui consacrant sa première rétrospective d’envergure. Au cours de la deuxième moitié du siècle dernier, cette figure majeure du photojournalisme est parvenue à s’imposer dans un milieu au sein duquel peu de femmes évoluaient alors. Elle s’est également distinguée par son approche singulière du genre. De fait, les portraits qu’elle a composés au fil de sa carrière donnent notamment à voir celles et ceux qui vivent dans les marges des conflits. La violence qui anime la guerre du Vietnam, l’apartheid en Afrique du Sud ou encore la dictature chilienne ne se révèle pas frontalement, mais se devine dans des regards qui marquent davantage les esprits. Dans un même élan, elle s’est intéressée aux émotions qui traversent les personnes engagées dans les luttes sociales qu’elle a immortalisées. À travers son objectif, l’histoire se raconte ainsi par l’entremise de fragments intimes, saisis sur le vif.
Une trajectoire hors du commun
À compter du 4 juin prochain et jusqu’à la fin de l’été, le public de la MEP pourra découvrir des tirages issus des archives de Marie-Laure de Decker. Sur les cimaises figureront des extraits de ses reportages au Vietnam, au Tchad, en Afrique du Sud ou au Chili. À cela s’ajouteront ses portraits emblématiques de personnalités du monde de la culture ou de la scène politique comme Marcel Duchamp, Federico Fellini, Françoise Sagan, Catherine Deneuve, Valéry Giscard d’Estaing, François Mitterrand et Nelson Mandela. Enfin, ses images de mode et de cinéma, réalisées à partir des années 1980, se dévoileront également au gré des salles. Élaborée en étroite collaboration avec Pablo Saavedra de Decker, le fils de l’artiste, cette exposition retracera une trajectoire hors du commun et pourtant peu reconnue. L’ensemble proposera finalement « un regard intime et renouvelé sur un héritage photographique unique », promet le musée parisien.