Après avoir évoqué l’ouverture de la 49e édition des Rencontres d’Arles, le 2 juillet prochain, Brigitte Patient présente le travail de Thomas Morel-Fort, Le Business de l’exil, publié dans la revue 6Mois. Cette semaine, la journaliste s’intéresse aussi à L’Evasion photographique, rétrospective consacrée à Adolphe Braun et exposée au Musée Unterlinden de Colmar.
Lumière sur la revue semestrielle 6Mois dont le thème « Villes folles » a inspiré le photographe Thomas Morel-Fort. Celui-ci nous plonge au milieu des travailleurs philippins qui ont quitté leur pays pour tenter leur chance à Paris, le « business de l’exil ». Le photographe fait un travail d’immersion, n’hésitant pas à se faire passer lui-même pour un domestique afin de capter les conditions de vie difficiles de ces émigrés travaillant dans les beaux quartiers. Un reportage touchant décrivant un monde étrange entre luxe et misère et révélant le sort des Philippines, ces femmes usées et séquestrées dans les villas parisiennes.
© Thomas Morel-Fort
Direction ensuite Colmar, au Musée Unterlinden, où Adolphe Braun est à l’honneur, jusqu’au 14 mai 2018. Cette première rétrospective exhaustive retrace l’ambition de l’artiste-entrepreneur. Braun a vécu au XIXe, à l’époque où la photo naît, et a consacré sa vie à transformer ce médium. Représentant de l’avènement du tirage en série, il assiste à l’industrialisation de la discipline. Il est le premier à transformer des œuvres d’art en photographies, et les grands de la peinture – Monet ou encore Courbet – se servent de ses clichés comme des références pour leurs tableaux. À travers 200 œuvres, l’exposition montre la richesse du personnage, lui-même inspiré par l’effervescence de son époque.
© Adolphe Braun
Image de couverture : © Adolphe Braun