Cette semaine, Brigitte Patient met en lumière les travaux de deux photographes. Les paysages contemplatifs de Jean Gaumy, exposé à La Gacilly, et les clichés chargés d’histoire de Gilles Favier, montrés à la Galerie Clémentine de la Féronnière.
Direction La Gacilly, où le festival photo fête ses quinze ans. Chaque année, cette manifestation rassemble quelque 350 000 spectateurs, et expose des oeuvres inspirées par les problèmes environnementaux et la mondialisation. Brigitte Patient y rencontre Jean Gaumy, qui revient tout juste d’une base scientifique du Groenland. Les clichés qu’il expose au festival sont contemplatifs, une approche qu’il n’a d’ordinaire pas l’habitude de travailler. Perdu dans les paysages – des montagnes alpines aux falaises – il « cherche la surprise, des moments de miracle ». Une errance poétique où la matière est au cœur de l’image.
© Jean Gaumy
Retour ensuite à Paris, à la Galerie Clémentine de la Féronnière, qui accueille le photographe Gilles Favier et ses clichés de l’Irlande du Nord. De 1991 à 2017, il se rend régulièrement dans ce pays blessé par ses conflits. Un territoire en tension, en proie à une guerre qui se définit comme un simple « trouble ». Pour Regardez Voir, il revient sur un souvenir particulier : alors qu’il s’était lié d’amitié avec les « terroristes » de l’INLA (Irish National Liberation Army), il est invité à un enterrement de l’un des leurs, tué par des officiers de l’armée anglaise. L’image est poignante. On y découvre des enfants à la mine joyeuse, pour qui la mort est un quotidien. En assistant à l’événement, Gilles découvre que « le travail en immersion est loin de l’objectivité qu’on peut envisager ».
© Gilles Favier
Image d’ouverture : © Jean Gaumy