Au micro de « Regardez voir » #62

03 octobre 2018   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Au micro de « Regardez voir » #62

Cette semaine, Brigitte Patient visite deux expositions. La première, Rien que la terre, est dédiée au photographe Gérard Rondeau. La seconde Dialogues with solitudes rend hommage au travail de l’américain Dave Heath.

Rien que la terre

est une série de quatre expositions dédiées à Gérard Rondeau, organisées dans quatre villes, sur quatre thèmes différents. La guerre, à Châlons-en-Champagne, le paysage à Dormans, l’architecture à Reims et les portraits d’artistes à Aÿ-Champagne. Mort en 2016 à 63 ans, le photographe Gérard Rondeau laisse derrière lui une œuvre considérable, inspirée par son territoire de naissance. C’est là-bas que Brigitte rejoint Jean-Paul Kauffmann, journaliste, écrivain et ami de Gérard. Ensemble, ils reviennent sur un cliché mystérieux. Un vol d’oiseau au-dessus de la cathédrale de Reims. « Il y avait des bruits de corbeaux absolument épouvantables », se souvient Jean-Paul. « Je lui avais demandé : est-ce que tu serais capable de photographier ce bruit ? ». Un défi que le photographe a relevé avec brio. Énigmatiques, les photos de Gérard invitent les visiteurs à s’inventer des chemins dans les images, à rechercher une histoire.

© Gérard Rondeau

© Gérard Rondeau

Les portraits songeurs de Dave Heath

Direction Le BAL, ensuite, qui accueille une exposition consacrée au travail de Dave Heath. Au micro de Brigitte Patient, Diane Dufour, directrice de l’établissement, présente ce photographe méconnu du public français. « À travers 170 tirages d’époque, j’ai voulu montrer la pureté et l’engagement de cet artiste », explique-t-elle. Dave Heath est abandonné par ses parents à l’âge de 4 ans. La photographie s’impose à lui comme une chance de rédemption. Il se met alors à capturer les gens absorbés dans leurs pensées, songeurs dans l’espace public. Autodidacte, il se fait connaître grâce à son livre A dialogue with solitude. Un ouvrage considéré comme un autoportrait. « Il recherchait l’ordinaire », précise Diane. « Il n’était pas attiré par les freaks, mais voulait montrer que chacun d’entre nous a ses propres tourments (…) Il révèle les âmes en souffrances des individus ».

Accompagnée de trois films américains indépendants, Salesman des frères Maysles et Charlotte Zwerin, Portrait of Jason de Shirley Clarke et The Savage Eye de Ben maddow, Sidney Meyers et Joseph Strick datant des années 60, l’exposition pose un regard sur une décennie riche en conflits.

© Dave Heath

© Dave Heath

Explorez
À la découverte du regard enfoui de Nicole Lala
© Nicole Lala
À la découverte du regard enfoui de Nicole Lala
Restée dans l’ombre toute sa vie, Nicole Lala fut pourtant une photographe majeure du quotidien, du sensible, de l’invisible. Du 16...
30 juin 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
PHotoESPAÑA 2025 : Après tout, que nous disent encore les images ?
© Joel Meyerowitz
PHotoESPAÑA 2025 : Après tout, que nous disent encore les images ?
Chaque été, PHotoESPAÑA transforme Madrid en capitale de la photographie. Pour sa 28e édition, le festival déploie plus d’une centaine...
28 juin 2025   •  
Écrit par Cassandre Thomas
Mois des fiertés : l'identité queer dans l'œil des photographes de Fisheye
© Paul Mesnager
Mois des fiertés : l’identité queer dans l’œil des photographes de Fisheye
Enjeux sociétaux, crise environnementale, représentation du genre… Les photographes publié·es sur Fisheye ne cessent de raconter, par le...
27 juin 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Florence et Damien Bachelot, collectionneurs de rencontres
Florence et Damien Bachelot © Nicolas Despis pour Fisheye.
Florence et Damien Bachelot, collectionneurs de rencontres
Avec un cabinet de plus de 1 000 œuvres, Florence et Damien Bachelot ont constitué, depuis 2004, l’une des plus grandes collections...
26 juin 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Sous les paupières closes : un rêve surréaliste à Arles
Two Dinners, 2024 © Nyo Jinyong Lian
Sous les paupières closes : un rêve surréaliste à Arles
Du 7 juillet au 5 octobre 2025, la Fisheye Gallery ouvre son espace arlésien à quatre artistes émergentes : Eloïse Labarbe-Lafon, Anna...
Il y a 7 heures   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Marco Dos Santos fait feu de tout bois
© Marco Dos Santos
Marco Dos Santos fait feu de tout bois
Mais peut-il seulement tenir en place ? Depuis plus de vingt ans, Marco Dos Santos trace une trajectoire indocile à travers les scènes...
02 juillet 2025   •  
Écrit par Milena III
Pentax x Nation Photo x Fisheye : trois visions du surréalisme à Arles
© Melina Barberi
Pentax x Nation Photo x Fisheye : trois visions du surréalisme à Arles
À l’occasion des Rencontres d’Arles 2025, Fisheye Magazine, en collaboration avec Pentax et Nation Photo, a lancé un concours de...
01 juillet 2025   •  
Écrit par Fabrice Laroche
La sélection Instagram #513 : les yeux dans les yeux
© Miriana Corabi / Instagram
La sélection Instagram #513 : les yeux dans les yeux
À travers des autoportraits, des photographies de leurs proches et d'inconnu·es, les artistes de notre sélection Instagram de la...
01 juillet 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot