Cette semaine, Brigitte Patient voyage à Clermont-Ferrand, où se déroule la biennale Nicéphore +. Elle se rend ensuite à Montreuil, pour visiter l’exposition La Zone, organisée par la Galerie Lumière des Roses.
Direction Clermont-Ferrand, où a lieu la biennale photographique Nicéphore +, jusqu’au 27 octobre. Organisé par l’association Sténopé, l’événement propose treize expositions autour d’un thème commun : les migrations. Brigitte Patient rencontre Bruno Boudjelal, photographe de l’Agence Vu, et découvre sa série Harragas. Artiste français d’origine algérienne, Bruno relie dans ses photos les deux continents, les deux cultures. Le terme harragas signifie « brûleur ». Un terme réservé aux personnes qui essaient de traverser la mer pour arriver en Europe, des « brûleurs de vie ».
« Alors que je travaillais en Algérie, un ami m’a donné un DVD », explique le photographe. « Dessus se trouvait une quarantaine de petits films, réalisés par des harragas. Il faut savoir qu’à l’époque, on partait de la frontière tunisienne pour essayer d’arriver aux îles italiennes, et on naviguait au portable. C’est-à-dire en essayant de capter le réseau italien, et en s’orientant à partir de cette information ». Leur téléphone toujours en main, ces harragas se sont donc filmés durant la traversée. Une installation authentique et touchante.
© Bruno Boudjelal / Agence Vu
La Zone, un territoire du passé
Brigitte se rend ensuite dans la Galerie Lumière des Roses à Montreuil. Le lieu accueille, jusqu’au 8 décembre, une exposition consacrée à la Zone, cette bande de terre de 35 kilomètres de long et 250 mètres de large, couverte d’habitations précaires. Un terrain qui ceinturait Paris au début du 20e siècle. Si elle est finalement éradiquée en 1945 et remplacée par un boulevard périphérique, elle comptait jusqu’à 42 000 habitants dans les années 30. « Une véritable ville », commente Philippe Jacquier, le directeur de la galerie.
L’exposition regroupe des photographies d’anonymes, et dévoile la vie précaire de cette zone. « Certaines photos ont été faites à la demande de la ville de Paris, pour prouver l’insalubrité des lieux », précise Philippe. Et puis, il y a les clichés des visiteurs et des curieux. On découvre ainsi la précarité des logements, mais aussi l’énergie des jeux d’enfants, et les familles habitant ces lieux.
© Courtesy Galerie Lumière des Roses