Autoportrait d’Haïti

02 février 2017   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Autoportrait d'Haïti

Commençons par une vérité énoncée par Dumas Maçon dans le premier éditorial de Fotopaklè : il était urgent que ce collectif voie le jour. Parce que les images qui nous viennent du pays caraïbe oscillent trop souvent entre chaos et cocotiers. La photo haïtienne est soit soumise à la recherche du beau – du sourire éclatant à la plage immaculée en passant par des paysages stupéfiants –, soit à la représentation du chaos qui règne sur l’île – troubles politiques, pneus qui brûlent, misère noire, cérémonies vaudoues…

Quand l’actualité s’impose, avec son lot de préjugés, l’étranger vient photographier l’île. Puis repart. En résulte un album national pris au piège d’une imagerie manichéenne, accusant de graves lacunes. Entre le blanc-sable éclatant et le noir-misère, toute une gamme de gris attend d’être documentée, archivée, immortalisée, transmise.

Autoportrait d'Haïti
© Kolektif 2 Dimansyon

Un franc regard de nous sur nous

Janvier 2010. Quand le sol se met à trembler à Haïti, des hordes de photojournalistes étrangers sont dépêchées pour témoigner du désastre de l’île. Pour les jeunes photographes sur place, c’est le déclic. « Haïti se résume au 12 janvier 2010 pour beaucoup d’étrangers, explique Georges Harry Rouzier, membre du Kolektif 2D. On s’est dit que les Haïtiens devaient aussi donner leur regard sur le pays. » C’est à Port-au-Prince, deux ans plus tard, que le projet prend forme dans les locaux de la Fondation Connaissance et Liberté (Fokal pour les habitués), où se retrouvent régulièrement écrivains, artistes, cinéastes et intellectuels.

Autoportrait d'Haïti
© Kolektif 2 Dimansyon

Ce lieu d’agitation est aussi la plus grande bibliothèque du pays, avec la seule collection de livres photo de la capitale. Les futurs membres du Kolektif 2D ont entre 20 et 30 ans. Des photographes haïtiens, des jeunes gars, quelques rares filles, jusque-là habitués aux mariages, aux books de mannequins ou à l’événementiel. C’est Fokal qui lancera l’idée de créer des workshops pour les former au photojournalisme, en 2012. Ainsi naîtra le Kolektif 2D. « Un franc regard de nous sur nous », voilà comment ils résument désormais leur mission. « Parce que nous comprenons mieux que quiconque nos mythes, nos peurs, nos espoirs et nos rêves », assure Milo Milfort, membre du collectif. Quatre ans plus tard…

L’intégralité de cet article est à retrouver dans Fisheye #22, en kiosque depuis le 9 janvier et disponible en ligne sur Relay.com !

Explorez
Les coups de cœur #530 : Léna Mezlef et Diane Desclaux
© Diane Desclaux
Les coups de cœur #530 : Léna Mezlef et Diane Desclaux
Léna Mezlef et Diane Desclaux, nos coups de cœur de la semaine, nous emmènent en voyage. La première nous fait découvrir l’Amérique...
03 février 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
La sélection Instagram #491 : calendrier de la lune
© Thomas Cheung / Instagram
La sélection Instagram #491 : calendrier de la lune
C’est sous le signe du Serpent de bois, incarnant la sagesse et la réflexion, que s’ouvre la nouvelle année lunaire. Les artistes de...
28 janvier 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
La RATP invite Fisheye à célébrer l’année de la mer dans son réseau métropolitain
© Julia Gat
La RATP invite Fisheye à célébrer l’année de la mer dans son réseau métropolitain
Pour la troisième année consécutive, la RATP a convié Fisheye à exposer les photographies de talents émergents dans les stations de son...
25 janvier 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Les coups de cœur #528 : Mélodie Roulaud et LickieMcGuire
© LickieMcGuire
Les coups de cœur #528 : Mélodie Roulaud et LickieMcGuire
Mélodie Roulaud et LickieMcGuire, nos coups de cœur de la semaine, se livrent toutes deux à une pratique photographique ayant trait à...
20 janvier 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Prix Polyptyque 2024 : célébration des expérimentations et du livre photo
© Marion Ellena. Scrolling (de la ventana), 2023.
Prix Polyptyque 2024 : célébration des expérimentations et du livre photo
La Galerie Sit Down à Paris accueille les quatre lauréat·es du Prix Polyptyque 2024 pour une exposition conjointe qui se tient jusqu’au...
05 février 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Beggar’s Honey : Jack Latham s’immisce dans le monde clandestin des fermes à clics
© Jack Latham
Beggar’s Honey : Jack Latham s’immisce dans le monde clandestin des fermes à clics
Depuis dix ans, Jack Latham mène des recherches sur la naissance des théories conspirationnistes et la manière dont ces récits sont...
04 février 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
La sélection Instagram #492 : battre le pavé
© Annissa Durar / Instagram
La sélection Instagram #492 : battre le pavé
Les artistes de notre sélection Instagram de la semaine s’emparent de la rue, l'arpentent, la figent, la saisissent. Détails chocs...
04 février 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Dans l'œil des photographes qui racontent leurs images aux chics allures
© Guillaume Blot
Dans l’œil des photographes qui racontent leurs images aux chics allures
Fisheye se plaît à faire parler les photographes, à les inciter à dévoiler les secrets qui se cachent derrière leurs images. La rédaction...
03 février 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine