Caroline Furneaux : l’amour en boîte

À l'instant   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Caroline Furneaux : l'amour en boîte
Rosa, The Mothers I Might Have Had © Caroline Furneaux
Une femme à côté d'un gros cactus
Julie, The Mothers I Might Have Had © Caroline Furneaux

Dans son ouvrage The Mothers I Might Have Had, Caroline Furneaux exhume l’archive intime de films 35 mm de son père décédé pour une dernière preuve d’amour filial.

« J’ai découvert l’archive des films 35 mm de mon père quelques années après son décès, en 2011. Mes parents vivaient dans la même maison depuis cinquante ans, et la collection était rangée dans une boîte en carton de leur chambre d’ami·es. Je savais qu’il avait été photographe amateur dans sa jeunesse, et je m’attendais à des clichés de son service national au Nigeria ou de la culture des pois en Suède, où il avait travaillé comme agronome », se souvient Caroline Furneaux. En ouvrant le couvercle qui renferme les images, pourtant, sa première vision est celle d’une femme au bandeau rouge et au ciré bleu entourée de cactus. Elle pose, radieuse, les yeux fixés sur l’objectif, sa joie partagée avec l’auteur du portrait : son père. « Je l’ai connu plutôt acariâtre en grandissant, et ça m’a ravie de le voir s’amuser et être libre », ajoute-t-elle.

Deux femmes accoudées sur le capot d'une voiture rouge
Marianne et Ebba, The Mothers I Might Have Had © Caroline Furneaux
Une femme en bikini adossée à une rembarde, la plage derrière
Patricia, The Mothers I Might Have Had © Caroline Furneaux

Sous le soleil de Suède

Sur les photos qu’elle parcourt, d’autres corps féminins se succèdent, d’autres sourires, peaux bronzées, bikinis et cheveux lâchés, autant de détails évocateurs d’un été sans fin, passé sous le soleil de Suède, de rencontres éphémères et de légèreté. Et, parmi ces figures anonymes, Caroline Furneaux reconnaît sa mère – silhouette au maillot blanc, s’appuyant sur le capot rouge d’une voiture. « Elle se souvient exactement du moment où ça a été pris, raconte-t-elle. Elle venait de rendre visite à mon père, rentré en Angleterre. C’était un moment crucial, le lendemain, elle le demandait en mariage. » Une résolution qui fascine l’autrice : sur les dernières pages de son livre, le visage de sa mère revient, comme une ponctuation, une cadence visant, par sa répétition, à la différencier du reste des modèles. « On pourrait penser qu’elle était celle qu’il avait choisie, mais c’est finalement elle qui en a décidé ainsi », commente-t-elle.

Cet article est à retrouver dans son intégralité dans Fisheye #73.

Dewi Lewis Publishing, 156 pages, 29 €.
Gros plan sur un bras et un haut de maillot de bain
Rosa, The Mothers I Might Have Had © Caroline Furneaux
Une femme au cheveux courts devant un buisson
Pia, The Mothers I Might Have Had © Caroline Furneaux
Couverture du magazine Fisheye n°73 amour
136 pages
7,50 €
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