Les vacances sont déjà terminées et vous souhaitez vous évader encore un peu ? On tient les cinq livres photos qui feront votre mois d’août.
Exils / Réminiscences : une trilogie poétique
Dans son élégant coffret Exils / Réminiscences, Christine Delory-Momberger raconte une histoire familiale d’émigrations sur quatre générations. Archives collectives ou souvenirs personnels ? La frontière est fine dans le superbe coffret Exils / Réminiscences signé Christine Delory-Momberger. Dans sa trilogie, la photographe, essayiste et universitaire dans le domaine de la « recherche biographique », nous emporte dans des territoires marqués par une histoire d’émigrations sur quatre générations. Un récit, ou plutôt une quête entre-mêlant exils et réminiscences, passé et présent, réel et fictions.
Exils / Réminiscences, éditions arnaud bizalion éditeur, 32 €, 3 livres de 64 p, 700 exemplaires.
© Christine Delory Momberger / agence révélateur
Cut off : un dialogue social entre Dmitri Markov et Aries Mond
Le photographe documentaire russe Dmitri Markov et le musicien français Aries Mond ont composé Cut off, un double objet – livre et disque – autant poétique que social. « Quand on me demande pourquoi je m’intéresse au « côté désagréable de la vie », je réponds : « Parce que j’en fais partie » ». Le photographe documentaire, travailleur social et journaliste russe Dmitri Markov donne le ton. Et il fait tellement partie de la vie que nous n’avons pas eu l’occasion d’échanger avec lui. On peut comprendre, car en Russie, Dmitri Markov est une star. Il suffit de parcourir son compte Instagram – suivi par quelque
388 000 abonnés – pour s’en convaincre.
Cut Off, éditions IIKKI, 40 €, 96 p, 500 exemplaires.
© Dmitri Markov
Infra : Les corps en communion de Rebecca Topakian
Danseurs isolés ou communion collective ? Rebecca Topakian rassemble dans Infra – un ouvrage publié aux éditions Classe Moyenne – des moments d’abandon sublimes. Une réflexion sur la place de l’individu dans la communauté. Une posture, un geste et des corps qui se mêlent et s’entremêlent. « Je voulais créer de nouveaux corps », précise la photographe. Une volonté déclinée jusque dans la mise en page de l’ouvrage, puisqu’en manipulant Infra, le lecteur expérimente lui aussi. L’objet-livre se compose de quelques posters noirs interchangeables sur lesquels sont imprimés des photos argentées.
Infra, éditions Classe moyenne, 20 €, 600 exemplaires.
Mères, filles, sœurs : l’hommage de Tom Wood aux femmes
L’actualité est double pour Tom Wood. Le photographe irlandais est mis à l’honneur aux Rencontres d’Arles à travers l’exposition Mères, filles, sœurs. Un évènement accompagné par la sortie d’un ouvrage présentant cette série débutée à la fin des années 1970. C’est un projet original dont la conception a duré près de trente ans, des années 1970 aux années 1990. Avant de s’installer dans le comté du Meyerside (Angleterre) et de capter la rue, celui que l’on surnomme photieman collectionnais les cartes postales anciennes et les coupures de journaux. Par un corpus d’images réalisé par le photographe et des images issues de sa collection, nous parle de filiation. Comme le suggère le titre, il s’agit d’une filiation familiale, mais aussi temporelle. Il nous rappelle que le contemporain ne serait rien sans le passé.
Mères, filles, sœurs – Éditions Textuel, 49€, 120 pages.
© Tom Wood
Unretouched women, femmes à l’œuvre, femmes à l’épreuve : femmes protagonistes
Unretouched women, femmes à l’œuvre, femmes à l’épreuve
fait dialoguer les œuvres de trois femmes photographes. Conçus par Clara Bouveresse, l’ouvrage et l’exposition aux Rencontres d’Arles présentent une figure féminine forte et complexe, loin des clichés d’une société genrée. Milieu des années 1970 aux États-Unis. Le féminisme est en pleine effervescence et les mœurs se libèrent. Trois photographes américaines, membres de Magnum Photos publient chacune un ouvrage – Growing up Female, pour Abigail Heyman, The Unretouched Woman pour Eve Arnold, et Susan Meiselas signe quant à elle Carnival Strippers.
Unretouched Women, Femmes à l’œuvre, femmes à l’épreuve, éditions Actes Sud, 35 €, 168 p.
Abigail Heyman, Supermarché, 1971 © Abigail Heyman
Image d’ouverture © Dmitri Markov