Georgie Gibbs et Floriane Del Frate, nos coups de cœur de la semaine, capturent ce que l’on ne voit pas, ou ce qui mériterait d’être contemplé avec un œil neuf. Tandis que l’une nous convie à un voyage poétique à travers une Italie contrastée, l’autre illustre son quotidien par des compositions sophistiquées.
Georgie Gibbs
Photographe documentaire britannique originaire de Brighton, au Royaume-Uni, Georgie Gibbs aspire au soleil et à l’éblouissement éternel devant les choses de la vie. Toujours en quête du détail négligé, de la touche de couleur qui peut attraper le regard, son œuvre est faite de scènes ordinaires, prises dans la banalité des lieux du quotidien. « Capturer la vie de tous les jours en toute conscience me permet de rester présente et dans l’instant. Avec le bon jeu de couleurs, il y a toujours quelque chose à découvrir et à essayer de capturer », déclare-t-elle. Dans sa dernière série intitulée Ciao, Italia, elle explore par exemple l’Italie dans sa dimension religieuse, son symbolisme et ses traditions, en même temps que son paysage urbain. En résulte un mélange visuel puissant, fait d’explorations culturelles, de narrations visuelles et de réflexions personnelles. Photographiant principalement sur pellicule 35 mm, son travail, essentiellement documentaire, se distingue par la douceur du grain et des compositions.
Floriane Del Frate
« Je suis Floriane, 34 ans, autant à rêver le monde qu’à l’observer », se présente l’intéressée. Depuis toute petite, Floriane Del Frate capture ce que l’on entrevoit, entre les lignes. Cette fleuriste de formation cultive, depuis l’enfance, le goût des petits riens. « Un rayon de soleil, un lit défait, le murmure de la ville au travers d’une fenêtre, un bout de palmier, un regard, une étreinte… », énumère-t-elle, sont autant d’éléments qui composent ses photographies aux teintes le plus souvent rosées, couleur chair. Car la photographie toute nue, c’est cela que Floriane Del Frate continuera à capturer, à l’argentique ou au numérique, tant que son désir artistique la portera. Amoureuse du cinéma, du design et des voyages, l’art des autres et l’observation lui donnent l’élan nécessaire pour perfectionner sa vision et s’évader par l’image. « Je crois que mon regard s’est aiguisé dans l’atelier de couture de ma grand-mère paternelle : les matières, les couleurs, les coupes », se remémore-t-elle. Ce n’est donc pas pour rien si les images de Floriane Del Frate ont la texture d’un tissu doux ainsi qu’une composition géométrique, proche d’un objet de design.